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Au Kenya, des hôpitaux publics touchés par la grève des médecins


Des blessés marchent pour trouver de l'ombre après avoir été soignés à l'hôpital Mama Lucy Kibaki pour des blessures subies à la suite d'une explosion de gaz dans le quartier d'Embakasi à Nairobi, le 2 février 2024. (Photo par Tony KARUMBA / AFP)
Des blessés marchent pour trouver de l'ombre après avoir été soignés à l'hôpital Mama Lucy Kibaki pour des blessures subies à la suite d'une explosion de gaz dans le quartier d'Embakasi à Nairobi, le 2 février 2024. (Photo par Tony KARUMBA / AFP)

Certains hôpitaux publics voyaient leur activité ralentie jeudi au Kenya, un peu plus d'une semaine après le début d'une grève nationale des médecins qui réclament de meilleures conditions de travail et des revalorisations salariales.

Le Syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes du Kenya (KMPDU), le seul du secteur médical qui revendique plus de 7.000 adhérents, a lancé ce mouvement le 13 mars. "Le gouvernement n'a montré aucune volonté de sortir de ce désordre", a déclaré à l'AFP le secrétaire général adjoint du KMPDU, Dennis Miskellah.

"Nous ne retournerons pas au travail tant que nos revendications ne seront pas satisfaites", a-t-il affirmé. Pour faire face à la grève, les hôpitaux touchés ont fait appel à des infirmières et des cliniciens, qui sont toutefois limités dans les soins qu'ils peuvent prodiguer.

Un tribunal a ordonné la semaine dernière la suspension de la grève et appelé à des négociations, mais le KMPDU a annoncé poursuivre son mouvement. Les médecins mobilisés contestent notamment une décision du gouvernement visant à réduire les salaires des internes en médecine et à repousser l'âge d'ouverture des droits à la retraite.

Les médecins ont prévu de manifester vendredi en se rendant devant le ministère de la Santé et plusieurs autres bâtiments officiels de la capitale Nairobi, comme le parlement ou le Trésor public. Le gouvernement a menacé de recruter des médecins au chômage pour remplacer les grévistes.

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"Nous ne permettrons pas qu'une crise survienne", a déclaré mercredi la ministre de la Santé, Susan Nakhumicha, à la chaîne de télévision KTN, ajoutant qu'elle avait demandé à deux grands hôpitaux d'embaucher des remplaçants pour pallier l'absence des grévistes. "Nous avons des patients dans les unités de soins intensifs, (...) nous avons des bébés dans les unités néonatales", a-t-elle poursuivi.

Le secrétaire général du KMPDU a dénoncé les "menaces" de la ministre. "Plus ils profèrent des menaces, plus la grève sera longue", a déclaré Davji Atellah à l'AFP. En 2017, le syndicat avait été à l'initiative d'un mouvement de grève rare dans ce pays d'Afrique de l'Est, qui avait duré une centaine de jours, réclamant une importante revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail, y compris de meilleurs équipements dans les hôpitaux publics.

Les médecins grévistes accusent encore aujourd'hui le gouvernement de ne pas avoir honoré certains engagements prévus dans l'accord qui avait suivi ce mouvement.

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