En avril 2016, ces écolières d'un établissement de Nkhata Bay (nord), sur les rives du lac Malawi, avaient été condamnées par un tribunal local à payer, du fait qu'elles étaient enceintes, des amendes de 10.000 kwachas (près de 13 euros).
Conformément aux prescriptions en vigueur, elles et leurs partenaires avaient été suspendus de l'école pendant un an.
Le tribunal en charge du dossier avait même ordonné le placement en détention des contrevenantes et des parents qui n'avaient pas pu payer sur le champ leurs amendes.
Les jeunes femmes ont fait appel mardi de ces jugements devant la Haute-cour de Mzuzu (nord).
"Nous demandons la révision des décisions étonnantes prises par le tribunal de première instance de placement en détention des jeunes femmes enceintes", a expliqué à l'AFP l'avocat des plaignantes et de leurs familles, Victor Gondwe.
"Nous demandons à la Haute-cour d'annuler ces décisions (...) Il est étrange et terrible de pénaliser la grossesse", a-t-il ajouté.
M. Gondwe a aussi dénoncé l'incarcération de certains des parents des jeunes filles. "Vous ne pouvez pas être emprisonné pour des actes commis par d'autres", a-t-il plaidé, estimant que les juges n'avaient pas "le pouvoir d'écrire la loi".
La Haute-Cour a accepté d'entendre l'affaire et rendra son jugement dans les mois qui viennent.
La sexualité reste largement un tabou au Malawi. Le gouvernement y a essuyé ces derniers mois de vives critiques pour avoir déposé un projet de loi autorisant l'avortement et lancé une consultation publique sur une éventuelle réforme de la législation interdisant l'homosexualité.
Avec AFP