Au moins 10 personnes ont été tuées mercredi lors d'une deuxième journée de frappes aériennes contre Mekelle, la capitale de la région du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie, a-t-on appris de source hospitalière.
Les forces du Tigré affrontent l'armée éthiopienne et ses alliés depuis la fin de l'année 2020. Un cessez-le-feu avait été conclu au début de l'année, mais le mois dernier, les combats ont repris.
Cinq des victimes sont mortes en route vers l'hôpital de référence Ayder de Mekelle, a déclaré le directeur général de l'hôpital, Kibrom Gebreselassie. Les autres sont mortes sur les lieux de l'attaque de drone dans le quartier de Midre Genet, a précisé la même source, citant le coordinateur des urgences de la ville.
Contactés, le porte-parole de l'armée éthiopienne, le colonel Getnet Adane, et le porte-parole du gouvernement, Legesse Tulu, n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
Le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), qui gouverne la région, a déclaré dimanche qu'il était prêt pour une nouvelle trêve et accepterait un processus de paix dirigé par l'Union africaine. Le gouvernement éthiopien n'a pas encore répondu à cette offre.
Un chirurgien de l'hôpital Ayder, Fasika Amdeslasie, a déclaré que la plupart des victimes de mercredi ont été touchées lors d'une deuxième frappe après que les gens se soient rassemblés pour aider les victimes d'une première frappe.
Kibrom a déclaré que l'hôpital avait du mal à sauver les blessés en raison des pénuries d'approvisionnement causées par près de deux ans de guerre.
"Il n'y a pas d'oxygène pour l'opération. Je ne sais pas ce qu'il faut faire. Vais-je perdre toutes les victimes qui peuvent être sauvées parce qu'il n'y a pas d'oxygène ou de médicaments ? ", s'est-il lamenté.
Mardi, une personne a été blessée lorsque des frappes aériennes ont touché l'université de Mekelle et une télévision locale, selon la station et un responsable de l'hôpital.
A ce jour, le conflit au Tigré a fait des milliers de morts, déraciné des dizaines de milliers de personnes, brisé les infrastructures et aggravé la faim dans cette région déjà appauvrie.