"Dix personnes" sont mortes, "c'est le bilan que nous avons ce matin" dans des événements liés "aux manifestations", a déclaré à la radio Caracol le responsable de la sécurité à Cali, Carlos Rojas. Selon la police, huit d'entre elles ont été tuées par balles.
Les violences ont commencé tôt dans la journée, quand la foule a lynché un enquêteur du Parquet de Cali qui avait tiré sur des manifestants qui tentaient de l'empêcher d'emprunter une avenue bloquée, a indiqué le Parquet.
Plus tard, des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré des civils tirer au fusil aux côtés de la police.
"Dans le Sud de la ville, il y a eu des scènes d'affrontement et presque de guerre urbaine, avecdes morts et de nombreux blessés", a déclaré M. Rojas.
Cali (Sud-Ouest), qui compte quelque 2,2 millions d'habitants, est l'épicentre de violentes manifestations et de blocages de routes qui ont été brutalement réprimés par la police.
Aux abus des forces de l'ordre, condamnés par la communauté internationale, s'ajoutent des attaques de civils contre les manifestants et même contre des médecins et des sauveteurs, selon de nombreuses vidéos.
Il est "inacceptable que des civils transforment pratiquement notre ville en un camp de guerre", a ajouté M. Rojas.
Le président Ivan Duque a ordonné le déploiement de quelque 7.000 militaires dans le département de Cali.
En un mois de soulèvement populaire, au moins 56 morts ont été enregistrés dans le pays, selon un décompte officiel.
Le bureau du procureur a établi qu'au moins 17 de ces morts ont un lien direct avec les manifestations.
Mais Human Rights Watch assure avoir des "témoignages crédibles" selon lesquels le nombre de morts serait de 63.