"Des militants shabaab ont attaqué Bulo Hawo tôt ce matin, et de violents combats ont éclaté dans la ville", a déclaré à l'AFP Ibrahim Dahir, un officier de l'armée somalienne déployé dans cette zone de l'Ouest somalien.
Selon des témoins, l'attaque a suivi un mode opératoire désormais éprouvé par l'organisation qui a fait allégeance à Al-Qaïda: l'explosion d'un véhicule piégé devant la porte du principal poste militaire de la ville a été suivie par une attaque coordonnée depuis plusieurs directions.
Abdukadir Moalim, un chef coutumier local, a assuré qu'au moins 12 personnes ont été tuées, "la plupart d'entre eux étant des combattants".
En l'absence de renforts, les soldats somaliens ont "quitté la ville et certains d'entre eux ont franchi la frontière avec le Kenya", à quelques km à peine à l'ouest de Bulo Hawo, a ajouté Ahmed Omar, un habitant de cette ville.
Selon les autorités kényanes, de nombreux soldats ont atteint la ville de Mandera, dans le nord-est du Kenya.
"Nous avons ici plusieurs soldats venant de Somalie qui se sont enfuis vers le Kenya après l'attaque", a indiqué Mohamud Saleh, le plus haut responsable sécuritaire de la zone du nord-est du Kenya. "Certains d'entre eux sont blessés et ont été emmenés à l'hôpital".
Un autre responsable sécuritaire assure, sous couvert de l'anonymat, que ces soldats somaliens sont "plus de 100".
Les shebab ont volé véhicules et armes avant de se retirer de Bula Hawo.
Dans un communiqué traduit par le SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes, les shebab affirment avoir tué 30 soldats somaliens et libéré 35 prisonniers.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).
Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.