L'accident s'est produit le 13 décembre quand l'effondrement d'une galerie dans le village de Bouré Nafadji, dans la région aurifère de Siguiri, a surpris des orpailleurs, a expliqué Moussa Magassouba, joint au téléphone, par l'AFP de Conakry.
Il a dit être sorti des galeries pour fumer une cigarette avant d'entendre "un grand bruit qui ressemblait à un grondement de tonnerre avant que le trou ne se referme (sur) nos amis restés coincés à l'intérieur".
"Le drame s'est produit au moment où tous les exploitants artisanaux étaient sur le point de quitter le site", a affirmé à l'AFP Namissata Foinké, précisant avoir perdu son mari dans ce drame qui a fait selon elle douze morts.
Le nombre de personnes tuées est de 13, dont une majorité de femmes, a indiqué à l'AFP Aliou Guissé, sous-préfet de Kintinian, dont dépend Bouré Nafadji.
L'accident a en outre fait plusieurs blessés qui ont été évacués dans des hôpitaux et cliniques de la région.
La mine d'or, située à 40 km de Siguiri, capitale de la région, est exploitée depuis des décennies par des clandestins, a dit à l'AFP un ancien ministre des Mines sous couvert de l'anonymat.
"Nous avons toujours chassé à l'aide de la police et de la gendarmerie les clandestins mais à chaque fois ils reviennent sur le site", a affirmé M. Guissé.
Ce sont "des hommes et des femmes venus des villages voisins" qui exploitaient cette "mine abandonnée par les autochtones à cause de sa dangerosité", a indiqué à l'AFP Mamadi Oularé, un habitant de Bouré Nafadji, témoin du drame.
Cet accident survient alors qu'un conflit oppose depuis plusieurs semaines les autorités à la population de Kintinian, menacée d'expulsion sur un site aurifère appartenant officiellement à la société Anglo Gold Ashanti de Guinée (SAG).
Une dizaine de personnes avaient été blessées le 5 décembre dans des heurts entre habitants de Kintinian et forces de l'ordre.
Malgré la richesse de son sous-sol en bauxite, or, diamant et minerai de fer, plus de la moitié de la population de Guinée vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d'un euro par jour, selon l'ONU.
Avec AFP