Sept personnes sont mortes et au moins 34 autres ont été blessées, notamment par balles, lors des manifestations qui ont éclaté mercredi après l'arrestation du député ougandais Robert Kyagulanyi, candidat à l’élection présidentielle.
M. Kyagulanyi, 38 ans, est un musicien célèbre plus connu sous son nom de scène, Bobi Wine.
Depuis l’annonce de sa candidature, Bobi Wine, s’est érigé comme le principal adversaire du président sortant Yoweri Museveni, 76 ans, au pouvoir depuis 1986.
Selon la police, Bobi Wine a été arrêté pendant qu'il faisait campagne dans l'est du pays. Motif : violation des mesures barrières contre la propagation du nouveau coronavirus, notamment l’organisation des attroupements.
Dès que la nouvelle de son arrestation a été livrée, des violentes protestations ont éclaté dans la capitale, Kampala, ainsi que dans plusieurs autres grandes villes.
Dans plusieurs quartiers de Kampala, des jeunes ont allumé des feux et érigé des barricades sur les routes, essayant de bloquer la circulation et exigeant la libération de Bobi Wine.
A leur tour, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour faire disperser les manifestants.
Selon des témoins, des tirs à balles réelles ont retenti.
La police a admis que trois personnes étaient mortes au cours de ces échauffourées et 34 autres ont été blessées. La Croix-Rouge ougandaise a déclaré avoir évacué au moins 11 personnes blessées par balles vers les hôpitaux.
"Le prix de la liberté est élevé, mais nous allons certainement y parvenir", a déclaré Bobbi Wine dans un tweet annonçant son arrestation.
Bobi Wine n’en est pas à sa première confrontation avec les forces de l’ordre. Déjà le jour du dépôt formel de sa candidature début novembre, le député-chanteur avait été détenu et la police a dû utiliser des gaz lacrymogènes contre ses sympathisants qui tentaient de s’opposer à son arrestation.
L'élection présidentielle en Ouganda est prévue le 14 janvier prochain.