Cinquante-huit personnes ont été tuées dans deux massacres mardi et jeudi dans la province d'Ituri, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué le ministre provincial de l'Intérieur à l'AFP.
Au total, 23 personnes ont été tuées mardi, puis 35 jeudi, en territoire d'Irumu dans le Sud de la province, a détaillé le ministre, Adjio Gidi.
Il a accusé le groupe armé d'origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF) d'être à l'origine de ces deux massacres qui ont provoqué "un mouvement important de population".
Les auteurs "sont des ADF qui fuient la pression militaire du côté de la province du Nord-Kivu, précisément de Beni", a-t-il détaillé.
L'armée congolaise affirme en effet mener depuis novembre dernier des "opérations d'envergure" contre les ADF dans la province du Nord-Kivu, voisine de l'Ituri.
A l'origine des rebelles ougandais musulmans, les ADF ont tué des centaines de civils ces derniers mois dans le territoire de Beni, ce qui en fait l'un des groupes armés les plus violents de l'Est de la RDC, qui en compte des dizaines.
"Nos éléments sont déjà sur les lieux et en contact avec l'ennemi", a affirmé le ministre de l'Intérieur de l'Ituri.
Les attaques ont lieu dans une région forestière appelée Tshabi.
"Les personnes ont été tuées par tous types d’armes, des armes blanches et des armes à feu", a déclaré à l'AFP un responsable de la communauté Nyali de Tshabi, Richard Balengilyao.
"La zone de Tshabi est une zone forestière, donc les recherches sont très difficiles. Actuellement l'armée congolaise aidée de la population est en train de chercher encore des victimes dans la forêt".
Cette même source fait état de "17 personnes disparues qui ont sûrement été enlevées".
La province de l'Ituri est aussi le théâtre de massacre de civils dans sa partie Nord en territoire de Djugu.
Dans cette zone de conflits, la milice Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) est accusée d'avoir tué des centaines de civils depuis décembre 2017.
Un accord de paix a été signé en début d'année avec un autre groupe armé de la province, le FRPI. Des éléments de la Codeco ont également fait part de leur intention de rendre les armes.
Une délégation officielle de haut niveau doit arriver vendredi en Ituri pour aborder les questions sécuritaires de la province. Les ministre de l'Intérieur et de la Défense du gouvernement central sont annoncés.