Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont depuis des années le théâtre de conflits entre pasteurs nomades majoritairement musulmans et cultivateurs chrétiens, au sujet du contrôle de l'eau et des terres.
Samedi soir, des villageois du gouvernement local de Bassa participaient à la fête annuelle des Irigwe (éthnie majoritairement chrétienne) quand ils ont été attaqués par des hommes armés, a affirmé le major Ishaku Takwa, porte-parole d'une unité opérationnelle des forces de sécurité. "Les soldats mobilisés sur place ont découvert sept personnes tuées et cinq blessées", a-t-il poursuivi dans un communiqué.
Un porte-parole des Irigwe, Davidson Malison, a quant a lui évoqué un bilan plus élevé de 10 personnes tuées par une "milice peule" musulmane pendant les célébrations. Dimanche matin, "ils ont également attaqué notre peuple à Ritivo où deux personnes ont été tuées et d'autres blessées par balles", a-t-il ajouté. Un représentant local des éleveurs peuls, Malam Nuru Abdullahi, a rejeté toute responsabilité, affirmant que deux des leurs avaient été tués ainsi que 90 vaches.
Les tensions sont fortes dans l'Etat du Plateau depuis la mort d'au moins 22 pèlerins musulmans, tués l'année dernière. La police avait imputé à des jeunes Irigwe cette attaque contre des fidèles musulmans qui revenaient de la célébration du nouvel an islamique dans un autre État. Un représentant du peuple Irigwe avait nié toute responsabilité.
Le président Muhammadu Buhari, un ancien militaire élu pour la première fois en 2015, et réélu en 2019, est sous pression alors que le nord-ouest et le centre du Nigeria sont frappés par une recrudescence d'enlèvements et d'attaques de masse imputés pour la plupart à des bandes criminelles lourdement armées.
Dans le nord-est du pays, les militaires luttent également contre une insurrection jihadiste vieille de plus de 10 ans, qui a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés.