Un travailleur humanitaire, qui opère dans le camp de Rann - que l'armée nigériane avait bombardé par erreur en janvier dernier -, a expliqué que le massacre avait eu lieu mercredi non loin de là.
"Neuf personnes ont été tuées alors qu'elles travaillaient dans leurs champs, à trois kilomètres de Rann", a-t-il confié à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
"Ces villageois étaient des personnes déplacées par le conflit de Boko Haram, qui vivaient dans le camp. Mais ils avaient profité du calme relatif de la région pour retourner dans leurs champs pendant la saison des pluies", a ajouté cette même source.
"Les insurgés, qui sans aucun doute étaient des membres de Boko Haram (...) ont mené une embuscade et les ont tués à la machette et au couteau", précise-t-il, soulignant que des survivants avaient réussi à s'enfuir vers le Cameroun voisin.
Usman Wumbi, déplacé lui aussi du conflit, a confirmé l'incident, précisant que "ces attaques sont devenues fréquentes, surtout depuis le début de la saison des pluies".
Dans l'Etat du Borno, épicentre des violences entre l'armée nigériane et Boko Haram, plus d'un million de personnes vivent toujours dans des camps sous protection de l'armée, où les autorités et des organisations humanitaires internationales assurent le minimum de distribution alimentaire et de soins.
Ils sont toutefois régulièrement la cible d'attentats-suicides, ou d'attaques.
Lundi, un triple attentat-suicide a fait au moins 15 morts lors d'une distribution alimentaire dans un camp de déplacés à Konduga (20 kilomètres de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno).
Les Nations unies s'inquiètent également d'une épidémie de choléra dans la région, où les communications sont très compliquées et l'acheminement de nourriture et d'eau est très difficile.
A Rann, près de la frontière avec le Cameroun, l'un des camps les plus difficiles d'accès, l'armée nigériane avait tué au moins 112 civils en bombardant le camp par erreur en janvier, lors d'une distribution alimentaire.
Le groupe jihadiste Boko Haram, affaibli et divisé, continue néanmois à mener des attaques sporadiques, tuant et pillant les civils qui n'ont pas rejoint le groupe et les accusant de collaborer avec l'armée.
Avec AFP