D'après les populations, des hommes armés ont fait irruption dans les champs non loin du village de Toubacouta. Ils ont brûlé des cultures et des tas de charbon avant de se retirer dans la forêt.
En ratissage dans la zone, l'armée est intervenue et des tirs à l'arme lourde ont été entendus durant plusieurs heures. L'incident s'est produit dans la forêt de Bofa Bayotte où 14 personnes ont été abattues par des hommes armés.
C'est le deuxième accrochage mortel avec l'armée signalé depuis plusieurs années dans cette région, où le Mouvement démocratique des forces de Casamance (MFDC) mène depuis 1982 une rébellion indépendantiste.
Un affrontement entre des soldats et des rebelles présumés du MFDC le 15 janvier avait fait un mort dans les rangs de la rébellion, selon un responsable militaire sénégalais.
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L'enquête ouverte par la gendarmerie a permis d'arrêter 22 personnes poursuivis pour association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d'armes à feu sans autorisation. 6 d'entre eux ont été mis en liberté provisoire et 16 placés sous mandat de dépôt.
Ils ont été inculpés d'"association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d'armes sans autorisation", selon une source proche de l'enquête.
Ces suspects avaient été arrêtés le 14 janvier et parmi eux figuraient plusieurs jeunes membres d'un comité villageois de surveillance des forêts, condamnés puis libérés en octobre à la suite d'un conflit avec des exploitants forestiers.
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Durant le week-end, une arrestation importante a eu lieu. Les éléments de la section de recherches de la gendarmerie de Dakar (en renfort à Ziguinchor depuis la tuerie de Bofa Bayotte) ont arrêté Omar Ampoi Bodian, chargé de mission du MFDC et proche du très redouté chef de guerre César Atoute Badiate.
Quelques jours avant le massacre, le climat semblait particulièrement propice à une relance du processus de paix.
Dans son message de fin d'année, le président sénégalais Macky Sall avait lancé un appel à la rébellion pour faire "le pas décisif vers la paix définitive, une paix sans vainqueur ni vaincu", et deux membres du MFDC avaient été libérés le 1er janvier.
Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar