C'est "une véritable douche froide qui a suscité l’ire de beaucoup de Nigériens qui ne comprennent pas les raisons d’une telle déculottée de notre équipe", souligne le quotidien étatique le Sahel qui estime qu'il "faut impérativement agir, si on veut éviter au Mena (l'équipe nationale), une nouvelle descente aux enfers".
Sur les réseaux sociaux, les supporteurs ou analystes se sont lâchés et évoquent une "vraie humiliation!".
Les joueurs eux avaient réalisé rapidement une vidéo depuis la déroute face à l’Égypte pour demander pardon mais justifier la débâcle "par leurs "(mauvaises) conditions de vie et de préparation".
"Nous ne sommes pas dans de (bonnes) conditions" et "cela fait deux ans que nous ne gagnons même pas un franc (de primes de match)", et parfois "nous mangeons de la bouillie de haricots", se plaignaient-ils à tour de rôle.
Certains menaçaient même de ne plus défendre le maillot national.
"Trop c'est trop et si les choses ne changent pas, nous arrêtons de jouer en équipe nationale", ont-ils lancé "unanimement".
Autre cible des critiques, le sélectionneur François Zahoui. "Ce qui est arrivé au Mena senior n'est guère surprenant (...) Depuis 2013, la Fenifoot (fédération), le ministère des Sports n'arrivent pas à accorder leurs violons pour doter le pays d'un véritable sélectionneur national", commente le quotidien le Sahel.
Le sélectionneur visé
"La Fenifoot privilégie une sorte d'entente avec François Zahoui", le sélectionneur Ivoirien du Mena, qui "offre ponctuellement ses services", écrit le quotidien. Mais "on ne peut pas bâtir une équipe nationale solide avec de l'improvisation et de l'amateurisme".
François Zahoui "n'est présent au Niger que 66 jours sur 66 mois" et "fait sa sélection en donnant des directives depuis son pays à ses adjoints" au Niger, râle sur sa page facebook, Abdou Rafa, un journaliste sportif.
Nommé en 2015, François Zahoui avait entraîné les "Eléphants" de Côte d'Ivoire, atteignant la finale de la CAN 2012. Il avait succédé à la tête du Niger au Franco-Allemand Gernot Rohr, qui avait démissionné en octobre 2014 pour cause de mauvais résultats.
"Si on veut qu'un entraineur (Zahoui) reste toute l'année, il faut le payer sur toute l'année, or nous ne pouvons pas supporter ses charges", a répondu jeudi sur la chaîne sportive locale LTV le colonel Djibrilla Hamidou Hima, président de la Fédération, qui multiplie les interventions médiatiques pour tenter d'éteindre l'incendie et éviter une crise majeure.
Il a notamment accusé les joueurs des "contre-vérités" sur l'alimentation de l'équipe, en assurant que sa restauration répond "aux normes admises".
"Le Niger vit une situation sécuritaire particulière où l'Etat a énormément de priorités qui passent avant le football", a-t-il rappelé à propos de son pays, un des plus pauvres de la planète, qui fait notamment face à des attaques jihadistes des groupes sahéliens à l'Ouest et de la secte islamiste Boko Haram à l'Est.
Avec AFP