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Au Rwanda, des drones livreurs de sang sauvent des vies


Le drone, livreur des poches de sang au Rwanda, le 9 août 2017. (VOA/ Charly Kasereka)
Le drone, livreur des poches de sang au Rwanda, le 9 août 2017. (VOA/ Charly Kasereka)

Au Rwanda, des drones viennent au secours des malades dans des salles d’urgence en livrant des poches de sang dans un délai record. Une invention made in Rwanda qui a déjà sauvé de nombreuses vies.

Auparavant, il fallait attendre trois heures, voire une demi-journée pour avoir une poche de sang dans des cliniques de l’ouest de du Rwanda.

Aujourd’hui, 15 à 20 minutes suffisent pour une livraison de sang sécurisée dans des hôpitaux isolés de grandes villes ou difficile d’accès suite au mauvais état de route.

Reportage de Charly Kasereka, envoyé spécial à Kigali pour VOA Afrique
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Depuis octobre 2016, le Rwanda - en collaboration avec la société Américaine "Zipline" - ont lancé cette expérience avec une dizaine de drones qui livrent des poches de sang, vaccins et du matériel d'urgence à une douzaine d’hôpitaux de l’ouest du Rwanda.

Le personnel soignant fait les commandes par téléphone ou via l’application WhatsApp. Dans les campagnes, les projets ont été bien accueillis, surnommés "les drones sauveurs".

Pour voir ces bijoux qui sauvent des vies, il faut aller à Muhanga, à une heure et demie de route à l’ouest de Kigali et traverser des villages et des collines pour retrouver un aérodrome pour drones. Tout est en place pour effectuer des transferts sécurisés.

"Ce matin, on a effectué trois commandes dont deux d’urgence. Nous desservons une douzaine d’hôpitaux situés à l’ouest du Rwanda’’, explique Arthur, l’un des ingénieurs dans la base Zipline au Rwanda.

Les commandes du drones sont faites par téléphone et une notification dans un groupe WhatsApp est lancée pour mettre tout le monde au courant.

Dans la cabine, le personnel se charge d’emballer le colis avant de le confier à l’équipe d’ingénieurs pour le décollage.

Le petit aéronef pèse 13 kilos et peut transporter jusqu'à 1,5 kilogramme avec une autonomie de batterie de 150 kilomètre de trajet.

Avant tout décollage, l’équipe d’ingénieurs travaillent en synchronisation pour assurer un bon parcours aux drones et de son colis.

Actuellement, 12 cliniques sont desservies dans un rayon de 80 kilomètres, un chiffre que les responsables de Zipline espèrent doubler.

Le coup financier du déplacement est également un des grand avantage du drone.

L’hôpital de Kabgay, comme la douzaine d’autres dans la zone, économise grâce à cette technologie.

Le docteur Philippe, médecin et directeur de l'hôpital qui couvre une région d’environ 300 000 habitants, explique que le drone aide à deux choses: "le temps pour sauver les malades et le coût financier pour le déplacement de l’équipe qui devrait faire le trajet avec l’amortissement de l’ambulance".

Le petit Amina, amené d’urgence, vient d’être transfusé. Il souffre de l’anémie, sa maman peut sourire en voyant son fils grignoter le biscuit.

"Je suis ici par ce que mon fils est malade depuis une semaine, il souffre de l’anémie. On l’a transfusé et on l’a aussi ajouté du sang".

A chaque réception du colis, l’équipe du laboratoire l’inspecte la transfusion.

Le Rwanda est le premier pays à avoir lancé cette technologie pour desservir jusqu'aux cliniques les plus isolées.

Charly Kasereka, envoyé spécial à Kigali

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