La tenue de ces trois élections le même jour est un pari gagné, estime le président de la république, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno. Car dit-il, elles marquent le retour définitif à l’ordre constitutionnel et fait du Tchad un bon élève en matière de démocratie dans la région.
Pour le chef de l’Etat, ce scrutin marque ainsi la dernière étape de la transition politique au Tchad, qui est devenu un exemple dans la sous-région et partout dans le monde. Ces consultations apaisées témoignent de la maturité politique des Tchadiens qui aspirent à la paix dans un pays qui a longtemps souffert de la guerre, a-t-il dit.
Pour l’activiste Rassou Gagué, la paix n’est pas seulement l’absence de la guerre mais aussi, la tranquillité d’esprits. "On impose les dirigeants au peuple tchadien et on dit que c’est la démocratie, dénonce-t-il. La démocratie, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, mais au Tchad, on fait voter les électeurs par la force et on dit que nous sommes un modèle de la démocratie parce qu’il y a la paix". "Tu votes ou pas, le résultat est déjà connu et le peuple l'a compris", ajoute-t-il.
Selon le président de l’Agence nationale de gestion des élections, Ahmed Bartchiret, ces élections se sont déroulées dans de bonnes conditions en dépit de quelques manquements mineurs. Il met en garde certains candidats qui crient victoire à travers des déclarations inopportunes et illégales célébrant même déjà leur victoire. Il rappelle à ces candidats et aux regroupements des partis politiques qui les portent que selon le code électoral, n’étant pas destinataires des procès-verbaux des bureaux de vote, ils ne sont nullement habilités à proclamer les résultats. Il rappelle aussi aux acteurs politiques que le code électoral a prévu des actions – y compris pénales – qui s’appliquent à ceux qui défient la loi.
Plusieurs partis et regroupements des partis politiques qui ont présenté leurs candidats à ces élections dénoncent l’ouverture tardive de certains bureaux de vote, le manque des urnes et des bulletins de vote, le bourrage des urnes. Rassem Mouga, secrétaire général adjointe de l’alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement attire l’attention des organes chargé d’organiser ces élections sur ces irrégularités.
"Nous appelons l’ANGE à traiter avec objectivité, impartialité et indépendance les différents procès-verbaux issus de ces élections à l’effet d’éviter au pays toute convulsion politique et au conseil constitutionnel d’en donner un gage de crédibilité quant à la diligence à faire en cas de contentieux et sur les irrégularité mise en avant tant par les candidats que par les observateurs et surtout pour la proclamation définitive des résultats. Car il y va de la crédibilité des institutions qui seront issus de ces élections", a -t-elle averti.
Pour le parti des Transformateurs, avec le boycott massif des élections législatives et locales, une nouvelle transition est devenue une évidence.
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