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Autopsies de 26 femmes migrantes noyées en Italie


Un membre de la Croix-rouge accueille un migrant à Pozzallo, Italie, le 8 novembre 2017.
Un membre de la Croix-rouge accueille un migrant à Pozzallo, Italie, le 8 novembre 2017.

Les autopsies des 26 jeunes migrantes retrouvées mortes en mer en fin de semaine dernière ont débuté ce mercredi, alors que les corps des cinq victimes d'un autre drame lundi sont arrivés à Pozzallo, en Sicile.

Le cas de ces jeunes filles - qui semblaient âgées de 14 à 18 ans - a ému en Italie mais surtout au Nigeria, d'où elles semblaient originaires et où le ministère des Affaires étrangères a réclamé une enquête internationale, évoquant "une perte monumentale et un triste moment" pour le pays.

Au total, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé 34 morts et au moins une cinquantaine de disparus depuis le 1er novembre au large de la Libye. Dans le même temps, près de 3.000 migrants secourus ont été conduits en Italie et des centaines d'autres ramenés en Libye.

Les premières observations menées par les médecins-légistes sur les 26 corps débarqués dimanche à Salerne, au sud de Naples, n'ont pas relevé de traces profondes, comme pourraient provoquer par exemple les pales d'un moteur, a annoncé le parquet à des médias locaux.

Mais les autopsies devraient permettre de déceler des violences plus diffuses subies pendant le périple de ces jeunes filles et déterminer leur âge de manière plus précise.

Si l'enquête n'a pour l'instant rien révélé de leur histoire, les statistiques sont sombres: selon l'OIM, 80% des jeunes Nigérianes débarquant en Italie sont victimes de réseaux de prostitution.

Les 26 jeunes filles ont été retrouvées mortes lors de deux opérations de secours différentes le 3 novembre, 23 sur un canot en perdition et 3 sur un autre. Dans les deux cas, des dizaines d'autres migrants -- essentiellement des hommes mais aussi des femmes -- ont pu être secourus.

Selon Sine Plambech, expert en migrations à la Columbia University, les femmes représentent plus de 50% des victimes en mer, alors qu'elles ne sont que 13% sur les embarcations de fortune partant de Libye.

Dans les canots surchargés, elles sont souvent placées au centre, où elles risquent, comme les hommes les moins forts, d'être étouffées ou de se noyer au fond de ces embarcations qui prennent toujours l'eau.

A Pozzallo, dans le sud de la Sicile, c'est en revanche une mère éplorée qui a débarqué mercredi, avec 58 autres migrants et le corps de son fils mort lundi lors d'un mouvement de panique à bord d'un canot.

Les gardes-côtes libyens, qui ont récupéré 47 personnes du même canot, et l'ONG allemande Sea-Watch se sont renvoyé la responsabilité du drame, qui a fait quatre autres morts dont les corps sont arrivés dans la nuit à bord d'un autre navire.

Avec AFP

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