"Avec une élection à un seul tour, une candidature commune serait souhaitable pour éviter la dispersion des voix" de l'opposition face au président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et candidat à un nouveau mandat de cinq ans, a indiqué l'un d'eux, qui a souhaité rester anonyme.
Un autre participant, également sous couvert d'anonymat, préfère évoquer dans un premier temps la recherche de "mécanismes communs pour éviter la fraude qui s'annonce", selon lui, aux élections. "Nous n'esquivons pas le débat sur une candidature commune, mais ce qu'il faut surtout c'est la vérité des urnes", a-t-il déclaré. Les discussions, organisées à Pretoria sous l'égide de l'ONG sud-africaine "In Transformation Initiative" (ITI), pourraient durer jusqu'à vendredi.
"Ils veulent entamer un processus pour discuter et voir comment ils peuvent collaborer", a indiqué Ivor Jenkins, directeur général d'ITI. "C'est leur réunion, nous leur fournissons simplement un espace démocratique pour parler", a-t-il ajouté. "L'objectif principal, selon lui, est de savoir comment la RDC peut devenir une démocratie plus forte, avec un environnement multipartite, pour organiser des élections libres et équitables".
Au total, 26 candidats sont en lice pour la présidentielle du 20 décembre, élection couplée aux législatives, provinciales et municipales. Les cinq candidats à la présidentielle représentés aux discussions de Pretoria sont l'ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, le candidat malheureux à l'élection de 2018 Martin Fayulu, l'ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le député Delly Sesanga et le prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege.
Les quatre premiers s'étaient réunis en avril à Lubumbashi (sud-est de la RDC) et avaient alors annoncé des actions communes contre le pouvoir. Après avoir entretenu le suspense, Denis Mukwege a annoncé sa candidature début octobre.
Les analystes politiques à Kinshasa soulignent la difficulté pour des poids lourds de l'opposition de s'effacer au profit d'un autre candidat. Certains ont des revanches à prendre, tels Moïse Katumbi, empêché de se présenter à la présidentielle de 2018, ou Martin Fayulu, qui affirme l'avoir remportée mais s'être fait voler sa victoire.
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