L’avion charter russe qui s'est écrasé samedi dans le Sinaï avec 224 personnes à bord s'est disloqué en l'air avant de toucher le sol, a indiqué dimanche 1er novembre le chef des experts aéronautiques russes. Cette hypothèse était déjà considérée comme la plus plausible par les experts au vu de la dispersion des débris.
"La dislocation a eu lieu dans les airs et les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d'environ 20 kilomètres carrés", a déclaré au Caire Viktor Sorotchenko, directeur du Comité intergouvernemental d'aviation (MAK), cité par les agences russes, précisant qu'il était "trop tôt pour parler de quelconques conclusions".
L'enquête a démarré dimanche pour déterminer les causes du crash de l'avion de touristes russes dans le désert égyptien du Sinaï, où le périmètre des recherches s'est élargi pour retrouver les corps des 224 occupants. Pour le moment, 163 corps ont déjà été retrouvés sur les 217 passagers et sept membres d’équipages.
Plus de 24 heures plus tard, le doute subsiste sur la cause du crash même si les gouvernements égyptien et russe contestent la revendication par la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie.
Les experts n'excluent aucune hypothèse en attendant les boîtes noires
Mais des experts interrogés par l'AFP refusent d'exclure, avant que les boîtes noires ne parlent, qu'une bombe ait pu exploser à bord ou que l'avion ait pu être touché alors qu'il était descendu plus bas pour une raison technique ou autre, par un missile ou une roquette tiré du sol. Ils invoquent l'éparpillement des débris et des corps à l'appui de cette thèse.
Le gouvernement égyptien avait annoncé samedi que les boîtes noires avaient été retrouvées et qu'il se prononcerait seulement à partir de leur analyse.
Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, Lufthansa et Emirates, ont annoncé qu'elles ne survoleraient plus le Sinaï "jusqu'à nouvel ordre", "par mesure de sécurité" et dans l'attente des résultats de l'enquête.
L'avion avait décollé samedi à l'aube de la station balnéaire de Charm el-Cheikh à destination de Saint-Pétersbourg. Le contact avait été perdu après 23 minutes de vol alors que l'appareil se trouvait à plus de 30 000 pieds, une altitude de croisière (plus de 9 000 m).
Avec AFP