"Mehriban Arif Gyzy Alieva est nommée Première vice-présidente de la République d'Azerbaïdjan", a annoncé son mari, selon un décret publié sur le site de la présidence.
"Elle est professionnelle, éduquée, elle a de l'expérience et des principes, elle est magnanime", a-t-il énuméré pour justifier sa décision lors d'une réunion du Conseil de sécurité national en présence de sa femme.
"Je pense que je saurai justifier la confiance" accordée, a répondu celle-ci, ajoutant que "les intérêts du pays et de la population seront toujours prioritaires."
Âgée de 52 ans, Mehriban Alieva est députée depuis 2005 du parti au pouvoir Yeni Azerbaïdjan et dirige l'influente Fondation Heydar Aliev, qui porte le nom de son beau-père et ancien président du pays.
Omniprésente à la télévision et très populaire sur les réseaux sociaux, Mehriban s'est mariée en 1983 à l'âge de 19 ans avec Ilham Aliev, avec qui elle a eu deux filles, Leyla et Arzu, ainsi qu'un fils, Heydar.
Issue de la puissante famille Pashayev, à la tête d'un vaste empire financier, Mehriban Alieva est parfois vue comme un recours possible pour un jour succéder à son propre mari.
"Cette décision ramène l'Azerbaïdjan aux temps médiévaux, féodaux", s'est insurgé Isa Gambar, dirigeant du parti d'opposition Musavat, estimant que "les règnes familiaux n'ont plus leur place au XXIe siècle."
Ophtalmologue de formation, Mme Alieva a été nommée en 2004 ambassadrice de bonne volonté de l'Unesco, l'organe culturel des Nations unies.
"Elle est sans aucun doute la personne la plus célèbre de ce clan, remplissant de nombreux rôles et assumant de nombreux titres", affirmait un câble diplomatique de l'ambassade des Etats-Unis à Bakou, publié en 2010 par WikiLeaks.
Son mari Ilham Aliev, 55 ans, a pris la tête du pays en 2003 à la suite de son père Heydar Aliev, ancien chef du KGB local et membre du Politburo soviétique.
Dirigé d'une main de fer, l'Azerbaïdjan est l'un des pays les plus laïcs du monde musulman mais les autorités sont de plus en plus inquiètes de la montée de l'islam radical.
En mai, l'ONG Human Rights Watch a accusé les autorités du pays d'utiliser la menace de l'extrémisme religieux pour persécuter des opposants politiques.
"Le président Ilham Aliev est la principale personne responsable du bilan épouvantable du pays en matière des droits de l'Homme", a aussi dénoncé l'organisation américaine Freedom House.
Avec AFP