"Ce que nous avons vu a été un geste inacceptable", a commenté M. Sánchez lors d'une conférence de presse à Madrid après une audience avec le roi Felipe VI, appelant le président de la fédération à "aller plus loin", sans plus de précisions.
Il s'agissait du premier commentaire du chef de gouvernement sortant sur la polémique qui enfle depuis dimanche, lorsque le président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, a embrassé sur la bouche l'attaquante Jenni Hermoso à Sydney après le sacre mondial des joueuses espagnoles.
M. Rubiales avait présenté ses excuses dans une vidéo publiée lundi sur les réseaux sociaux, affirmant qu'il s'était agi d'un acte "sans aucune mauvaise intention, sans aucune mauvaise foi".
Mais M. Sánchez a estimé que "les excuses que M. Rubiales a données ne sont pas suffisantes". "Je pense même qu'elles sont inappropriées et qu'il doit donc aller plus loin", a ajouté le chef du gouvernement, dont le pays est considéré comme pionnier dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
A un journaliste qui lui demandait s'il appelait à la démission de M. Rubiales, M. Sánchez a simplement répondu que la Fédération royale espagnole de football (RFEF) n'était pas un organisme dépendant du gouvernement.
Les images tournées dimanche sur le podium de l'ANZ Stadium de Sydney montraient M. Rubiales embrasser la joueuse sur la bouche en lui prenant la tête entre ses deux mains. Reprises par des médias espagnols, elles se sont répandues comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, suscitant de nombreuses critiques à l'encontre de M. Rubiales.
"Ça ne m'a pas plu, hein!", avait réagi la N.10 espagnole dans le vestiaire lors d'un direct diffusé sur Instagram, avant de sourire à l'objectif.
Elle avait plus tard expliqué, dans des déclarations transmises à la presse par la fédération, qu'il s'agissait d'"un geste mutuel totalement spontané en raison de l'immense joie que procure la victoire d'une Coupe du monde".
"Le président et moi, nous avons une excellente relation, son comportement avec nous toutes a été parfait et c'était un geste naturel d'affection et de gratitude", avait ajouté Jennifer Hermoso.
"C'est une célébration spontanée, qui se manifeste ainsi. Les deux sont des amis très proches", avait indiqué à l'AFP une source au sein de la Fédération.
Mais depuis, plusieurs ministres du gouvernement de gauche espagnol, dont la ministre du Travail Yolanda Díaz, numéro trois du gouvernement, ont appelé à la démission de M. Rubiales, évoquant un geste univoque et passible de poursuites.
Le Premier ministre espagnol sortant, Pedro Sánchez, a qualifié mardi de "geste inacceptable" le baiser forcé du président de la fédération espagnole de football sur une joueuse, après la victoire de l'équipe nationale féminine en finale de la Coupe du monde, estimant ses excuses "insuffisantes".
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