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Balotelli dénonce à son tour le "contexte" de Bastia


L'attaquant italien de Nice Mario Balotelli, 4 juin 2014.
L'attaquant italien de Nice Mario Balotelli, 4 juin 2014.

"Est-ce que le racisme est légal en France? Ou seulement à Bastia?", a fait mine de s'interroger samedi l'attaquant italien de Nice Mario Balotelli, dénonçant des "bruits de singes" lors du derby émaillé d'incidents entre Bastia et Nice vendredi (1-1), rappelant les nombreuses évocations du "contexte" bastiais dans le passé.

Vendredi, de nombreux incidents ont encore marqué la réception de Nice à Furiani, club avec qui la rivalité est historique. La Ligue de football professionnel (LFP) a d'ailleurs réagi dans un communiqué en disant "déplorer" ces débordements, et en expliquant que sa commission de discipline allait étudier "dès jeudi" les incidents lors de Bastia-Nice, "à partir des rapports complémentaires des officiels et des éléments apportés par les clubs".

Le bus des Niçois a d'abord été caillassé à son arrivée à Furiani, et deux vitres de l'autocar transportant l'équipe de l'OGCN ont été brisées par des jets d'objets, qui n'ont pas fait de blessé, selon les premiers éléments de l'enquête. Des heurts ont aussi opposé une trentaine de jeunes supporters, visage masqué, à des forces de police après le match, conclu sur un score nul 1-1 qui a permis à Nice de prendre provisoirement la tête de la Ligue 1.

- 'Bruits de singes' -

Enfin, l'attaquant italien de Nice Mario Balotelli a accusé samedi le public corse d'avoir "fait des bruits de singe (..) pendant tout le match". "J'ai une question pour le public français: est-ce normal que les supporters de Bastia fassent des bruits de singes et des +uh uh+ pendant tout le match, et que personne des +commissions de discipline+ ne dise quoi que ce soit?"

"Est-ce que le racisme est légal en France? Ou seulement à Bastia?", a encore interrogé 'Super Mario' sur son compte Instagram samedi matin. Samedi soir, la chaîne BeIN Sports a diffusé des images d'une poignée de supporters bastiais véhéments à l'égard de Balotelli, notamment lors de l'échauffement des deux formations.

"L'UEFA se mobilise lors de la Ligue des champions avec une campagne forte, en mettant en scène de grands clubs, des grands sportifs" disant "non au racisme", a réagi sur la chaîne de télévision l'ancien entraîneur de Bordeaux et de l'Olympique de Marseille Elie Baup. "Il faudrait peut-être décliner ça sur la Ligue 1 et tous les autres championnats... Mais c'est une lutte de grande envergure."

Balotelli peut en témoigner: l'attaquant de 26 ans, né à Palerme et d'origine ghanéenne, a déjà été à de multiples reprises la cible d'insultes racistes lorsqu'il évoluait en Italie avec l'Inter ou le Milan AC, et en Angleterre avec Manchester City ou Liverpool.

- 'Vrai problème' -

En avril 2015, l'association anglaise anti-discrimination Kick It Out ("Dehors le racisme", ndlr) avait ainsi estimé qu'il avait été visé par plus de 4.000 messages à caractère raciste sur les réseaux sociaux lors de la saison 2014-15.

Il a lui-même été condamné à 35.000 euros d'amende et à un match de suspension en décembre 2014 pour avoir diffusé sur Instagram une image du personnage Super Mario accompagnée d'un commentaire jugé antisémite.

C'est en tout cas très loin d'être la première fois qu'un membre de l'équipe visiteuse se plaint du "contexte" dans lequel se jouent les matches au stade Armand-Cesari de Bastia. Le Parisien Lucas Moura peut en témoigner, lui qui avait été frappé à l'aide d'une hampe de drapeau en allant frapper un corner, au tout début de la saison.

En mars 2015, c'était le président de Rennes, René Ruello, qui avait provoqué la fureur de l'état major du Sporting Bastia en assénant que le "problème de Bastia est un vrai problème", que "personne ne veut régler". L'un de ses joueurs, Paul-Georges Ntep, avait notamment refusé d'aller tirer un corner en raison d'une altercation verbale avec des supporters.

Avec AFP

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