"Je suis préoccupé par le fait que les pays européens adoptent aujourd'hui des politiques de plus en plus restrictives concernant l'immigration et les réfugiés", a-t-il déclaré jeudi, au lendemain d'un durcissement par Vienne de son droit d'asile, sur fond de montée de l'extrême droite dans ce pays.
De telles politiques vont à l'encontre des "obligations des Etats" envers "le droit international, le droit humanitaire et le droit européen", a souligné M. Ban. "Je m'alarme de la montée de la xénophobie ici (en Autriche) et ailleurs".
L'Autriche a instauré mercredi la possibilité de décréter un "état d'urgence" migratoire, un régime permettant de suspendre de facto le droit d'asile.
Ban Ki-moon, qui s'exprimait devant les élus et le gouvernement du chancelier social-démocrate Werner Faymann, a rappelé toutefois avoir été "très impressionné" par les moyens que l'Etat, les institutions et les bénévoles avaient déployé en Autriche l'automne dernier pour accueillir les migrants.
"Je veux croire que l'Autriche continuera à contribuer aux efforts de l'Union européenne en vue d'une approche coopérative" dans ce dossier, a souligné le diplomate, qui a rappelé avoir dû lui-même fuir quand il avait "six ans", au moment de la guerre de Corée.
L'Autriche a accueilli 90.000 réfugiés en 2015, soit plus d’un pour cent de sa population. Elle a depuis progressivement refermé ses portes, dans un contexte de poussée de l'extrême droite qui a vu le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, arriver en tête du premier tour de l'élection présidentielle le 24 avril avec 35% des suffrages.
Avec Afp