Le président américain Donald Trump a été définitivement banni du réseau social Twitter pour, selon la plateforme, éviter "le risque de nouvelles incitations à la violence".
La plateforme a été soumise à une pression croissante pour prendre de nouvelles mesures contre M. Trump suite à l'assaut meurtrier de mercredi au Capitole.
Dans la nuit de vendredi, le président a répondu à la suspension de son compte personnel (@realDonaldTrump) par un tweet via le compte officiel @potus, qui reste actif. Il a déclaré que l'action de Twitter était prévisible et qu'il travaille avec d'autres sites pour mettre en place une plateforme où lui et ses partisans ne seront pas muselés.
La suspension de son compte Twitter prive M. Trump d'un outil puissant qu'il a utilisé pour communiquer directement avec le peuple pendant plus d'une décennie. C’est sur cette plateforme qu’il avait annoncé des changements de politique, défié ses adversaires, insulté ses ennemis et fait l'éloge de ses alliés.
L'Union américaine des libertés civiles (ACLU), un puissant groupe non gouvernemental de défense des droits, a critiqué la décision de bannir M. Trump de Twitter.
"Chacun devrait s’inquiéter de voir des entreprises comme Facebook et Twitter exercer un pouvoir sans limite pour éliminer certaines personnes des plateformes désormais indispensables à la liberté d’expression", lit-on dans un communiqué de l'association.
Le sénateur républicain Lindsey Graham, président de la commission juridique du Sénat et ex-allié de M. Trump, s’est dit inquiet de voir le president américain banni de Twitter sans autre forme de procès. La veille, il avait dénoncé avec véhémence l’attitude du président envers les émeutiers qui avaient mené l’assaut au Capitole. Un assaut qui a fait quatre morts et de nombreux blessés.
Le célèbre journaliste Glenn Greenwald a aussi dénoncé la suspension de M. Trump.
"Le pouvoir centralisé sur la démocratie américaine (et d'autres démocraties) concentré dans les mains d'un petit nombre d'oligarques de la Silicon Valley qui n'ont pas de comptes à rendre est stupéfiant, sans précédent et insoutenable", a-t-il tweeté.
"Je ne sais pas comment Twitter peut désormais justifier le fait de ne pas interdire les dirigeants, ministres et propagandistes des régimes les plus répressifs du monde tels que l'Iran et la Chine, dont beaucoup interdisent à leur population d'avoir accès à Twitter", a écrit un autre critique.
Absent de l'investiture
Avant la suspension de son compte, M. Trump a tweeté vendredi qu'il n'assistera pas à la prestation de serment du président élu Joe Biden.
"Je n'irai pas à l'investiture le 20 janvier", a-t-il tweeté.
Une déclaration qui n'a pas choqué son successeur. "C'est l'une des rares choses sur lesquelles lui et moi sommes tout à fait d'accord. C'est une bonne chose qu'il ne se soit pas là", a déclaré M. Biden lors d'une conférence de presse vendredi.
Si M. Trump ne se présente pas le 20 janvier, ce sera la première fois qu'un président américain sortant boycotte la cérémonie d'investiture depuis Andrew Jackson, il y a 152 ans.
Pour l'heure, le vice-président Mike Pence a l'intention d'être là pour démontrer son soutien à un transfert pacifique du pouvoir.