Jeudi, Djibouti a formalisé par une réception dans un grand hôtel de New York le lancement de sa candidature. Le 7 novembre, le Kenya avait fait de même dans un autre établissement hôtelier proche de l'ONU.
L'opposition entre les deux pays couvait depuis plusieurs mois, elle est désormais étalée au grand jour et ne pourrait être résolue avant l'élection de juin à New York que "lors d'une réunion de chefs de la diplomatie ou un sommet de chefs d'Etat africains", estime sous couvert d'anonymat un ambassadeur d'un pays de l'Union africaine (UA).
Dans le passé, cette instance avait jusqu'à présent réussi à dégager des consensus sur le choix des candidats africains au Conseil de sécurité afin d'éviter des rivalités le jour de l'élection à laquelle participent les 193 nations de l'ONU.
Fin août, un vote de l'UA à Addis Abeba, au niveau des représentants permanents, avait tranché en faveur du Kenya qui a obtenu 37 voix contre 13 à Djibouti. Mais pour ce dernier pays, la procédure n'a pas été organisée au plus haut niveau et n'est pas valable.
Plaidant "le principe de rotation", les autorités djiboutiennes rappellent que le Kenya a déjà été deux fois membre du Conseil de sécurité (1973-1974, 1997-1998), contre une fois seulement pour Djibouti (1993-1994).
Dans leur campagne, les deux rivaux font valoir leur rôle pour garantir la paix dans une Corne de l'Afrique troublée et au-delà avec la mise à disposition de Casques bleus dans des opérations de l'ONU.
Le Kenya met en avant son accueil des réfugiés somaliens et sud-soudanais, et le soutien qu'il apporte aux gouvernements des deux pays concernés.
Depuis son indépendance en 1977, Djibouti "promeut la paix et la stabilité en Afrique et dans le monde", souligne de son côté un communiqué récent de ce pays en rappelant sa contribution pour pacifier la Somalie voisine. Sur son territoire petit mais à la situation géographique stratégique sont notamment implantées des bases militaires française, américaine, chinoise et japonaise.
Avec AFP