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Bavure américaine à Kaboul pendant la visite des chefs du Pentagone et de l'Otan


Des soldats américains à l’état-major de l'opération Resolute Support (RS) de l'Otan à Kaboul, Afghanistan, 15 juillet 2017.
Des soldats américains à l’état-major de l'opération Resolute Support (RS) de l'Otan à Kaboul, Afghanistan, 15 juillet 2017.

Un raid américain à Kaboul a fait "plusieurs victimes" civiles mercredi pendant la visite du chef du Pentagone et du secrétaire général de l'Otan venus réaffirmer leur "engagement" en Afghanistan contre le terrorisme.

Les forces américaines sont intervenues en riposte à une attaque à la roquette et au mortier des talibans sur l'aéroport international de Kaboul et sur un quartier résidentiel adjacent, quelques heures après l'arrivée du secrétaire américain à la Défense Jim Mattis, ont expliqué les porte-parole de l'opération Resolute Support (RS) de l'Otan dans un communiqué.

"Malheureusement, un missile a mal fonctionné causant plusieurs victimes civiles", ont-ils ajouté sans préciser s'il s'agissait de morts ou de blessés.

Selon eux, les assaillants ont également "actionné leurs vestes explosives, mettant en danger un grand nombre de civils", ce qui a motivé leur intervention "en appui de la force de réaction rapide afghane".

Un précédent bilan du ministère de l'Intérieur faisait état d'une femme tuée et de onze civils blessés. Mais le bilan précis de ces incidents restait incertain mercredi soir et pourrait, selon les médias locaux, être plus élevé qu'officiellement annoncé.

Au même moment, Jim Mattis et Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, réaffirmaient leur engagement en Afghanistan, quelques semaines après l'annonce de renforts américains.

"We are the good guys" - "nous sommes les gentils", a martelé M. Mattis.

Aux termes de la "nouvelle stratégie" annoncée par le président Donald Trump, 3.000 Américains sont attendus en renfort des 11.000 déjà présents en Afghanistan, théâtre depuis octobre 2001 de la plus longue guerre américaine.

Ces renforts, dont certains sont déjà en route, vont "nous donner un sérieux avantage sur tout ce que les talibans pourront tenter contre vos forces", a affirmé M. Mattis, promettant devant le président Ashraf Ghani de ne "pas abandonner l'Afghanistan à un ennemi sans merci".

Pour le chef du Pentagone, surnommé "Mad Dog" pour ses exploits militaires passés, tirer des roquettes sur l'aéroport, "comme sur n'importe quel aéroport international, est un crime contre des innocents: c'est une déclaration d'intention des talibans sur ce qu'ils sont, ça témoigne de leur approche".

"C'est ce qu'ils ont toujours fait. Mais ils vont trouver les forces afghanes face à eux", a-t-il prévenu: pas question de laisser "les talibans, le groupe Etat islamique et le réseau Haqqani" (puissant réseau insurgé installé à la frontière avec le Pakistan) se renforcer.

- Plus de 15 pays -

"Plus l'Afghanistan reste stable, plus nous sommes en sécurité" a renchéri Jens Stoltenberg.

Plus de quinze pays membres de l'Otan ont déjà donné leur accord pour l'envoi de troupes supplémentaires: "L'Otan ne part pas quand ça se gâte. Nous tenons nos promesses" a-t-il insisté sur Twitter.

Les forces de Resolute Support s'élèvent à 5.000 hommes (hors soldats américains) actuellement et le président Ghani a espéré que "maintenant que le général Mattis a décidé d'envoyer plus d'hommes (...) les autres membres de l'Otan en feront autant".

Selon le général américain John Nicholson, commandant de RS, la nouvelle donne annoncée par les Etats-Unis a déjà contribué à relever le moral des troupes afghanes et altère celui des talibans.

"Sur le champ de bataille, le moral des talibans est à la baisse, leurs pertes restent très élevées" a-t-il confié aux journalistes.

Mais malgré "les regrets profonds" exprimés par l'Otan et l'annonce d'une enquête, les bavures comme celles de mercredi, liées le plus souvent aux raids aériens des forces américaines, alimentent la rancoeur et la colère des populations contre les forces occidentales.

Après avoir longuement hésité, Donald Trump a dévoilé fin août sa "nouvelle stratégie" pour soutenir le régime de Kaboul face aux insurgés islamistes, estimant qu'un retrait créerait un "vide" qui profiterait aux "terroristes".

Les forces afghanes, qui subissent des pertes considérables - plus de 7.000 morts et 12.000 blessés en 2016 - reculent de fait face aux insurgés et leur ont abandonné plus d'un tiers du territoire.

L'opération RS est principalement chargée de former et d'encadrer ces forces, tandis que les Etats-Unis mènent, parallèlement, des opérations antiterroristes notamment en conduisant des raids aériens.

Dimanche, le porte-parole du ministère de la Défense, le général Dawlat Waziri, a annoncé que plus de 20.000 opérations militaires avaient été conduites contre les insurgés sur les six premiers mois de l'année.

Avec AFP

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