"Au cours d'interpellations, aux environs de 10h00, des individus ont ouvert le feu sur les éléments de la police blessants grièvement six agents", a déclaré Adjima Kalifa Djimila, procureur au tribunal d’Abomey, lors d'une conférence de presse.
"Les forces de sécurité ont fait usage de leurs armes à feu pour se dégager de cette situation", a-t-il affirmé, plaidant la légitime défense.
"A la fin des opérations, il a été dénombré deux morts et des blessés parmi les suspects", a conclu le procureur.
Des affrontements ont éclaté la semaine dernière dans cette petite commune, le fief de l'ancien chef de l'Etat Boni Yayi, principal adversaire du président Patrice Talon, suite à l'arrestation de l'un des meneurs présumés des manifestations post-électorales de juin dernier.
La situation restait très tendue, et la circulation parfois coupée sur la route nationale qui traverse la commune.
"Nous sommes terrés chez nous. Nous n’allons même pas travailler", a confié jeudi à l’AFP Gratien Gandonou, un habitant de la ville.
"C’est risqué de mettre le nez dehors", confirme de son côté un fonctionnaire de l'administration publique.
La commune de Savè avait déjà enregistré de violents affrontements à la suite des élections législatives contestées d’avril 2019, auxquelles les partis d'opposition n'avaient pu se présenter.
La population et les forces de sécurité avaient échangé des tirs, qui ont fait deux morts parmi les civils et plusieurs dizaines de blessé parmi les forces de l'ordre.