Le président américain essaie, avec un succès mitigé, de se poser en défenseur de la classe moyenne face à une opposition républicaine, selon lui, acquise à la cause des plus riches.
Il a prévu cette fois de parler de la santé et des prestations sociales des retraités.
"Des millions d'Américains perdraient leur assurance-santé et des prestations sociales en cas de Congrès républicain", affirme la Maison Blanche dans un communiqué.
Et de vanter une grande loi adoptée à l'initiative de Joe Biden pour contenir par exemple le coût exorbitant des médicaments, en particulier pour les personnes âgées.
Le démocrate de 79 ans promettait depuis un moment d'aller en Floride, historiquement considérée comme un "swing state" susceptible de voter tantôt à gauche tantôt à droite, mais qui semble récemment pencher plus nettement pour le camp conservateur. Il avait dû reporter un premier voyage à cause d'un ouragan meurtrier.
En plus d'un discours officiel sur la santé, il mettra sa casquette de chef de file du camp démocrate pour des événements de levée de fonds en faveur des candidats de son parti au poste de gouverneur et de sénateur.
Les démocrates sont donnés largement battus dans ces deux scrutins et la visite de Joe Biden ne devrait pas changer la donne.
Mais la Maison Blanche espère profiter de sa venue pour présenter le parti républicain comme une menace pour les ménages modestes et les retraités.
"Les républicains ont bien réussi à convaincre les hispanophones de commencer à voter" pour eux, alors que cette population, très représentée dans l'Etat, penchait plutôt pour les démocrates, explique Aubrey Jewett, politologue à l'université du centre de la Floride.
Il souligne l'attrait qu'exerce l'ancien président Donald Trump, et l'actuel gouverneur Ron DeSantis, étoile montante de la droite dure, avec leur positionnement très conservateur sur les questions de société, ou leur critique des visées selon eux "communistes" de l'administration Biden.
Hispanophones
"Cela a fonctionné auprès d'un certain pourcentage d'hispanophones qui se sont dits: 'Nous n'avons pas fui Cuba ou l'Amérique du sud pour avoir la même chose ici'", estime-t-il.
Susan MacManus, professeure de sciences politiques à l'université du Sud de la Floride, estime elle que "les républicains sont bien meilleurs quand il s'agit de suivre les changements démographiques" constants et massifs dans cet Etat.
Elle souligne par exemple que "beaucoup de gens plus jeunes sont venus s'installer ici avec leurs familles parce que (les autorités républicaines) n'ont pas voulu fermer les écoles" face à la pandémie de Covid-19.
Joe Biden s'est fait relativement discret pendant la campagne pour les "midterms", qui devraient, selon les sondages, voir basculer au moins la Chambre des représentants côté républicain.
Après un début de campagne fortement axé sur le droit à l'avortement et la défense de la démocratie, et face à un camp conservateur qui projette un message virulent sur le coût de la vie et la criminalité, le parti démocrate veut parler davantage des préoccupations quotidiennes des Américains.
Mais Joe Biden peine à faire passer son message de "président de la classe moyenne" dans un contexte d'inflation galopante. Le parti démocrate a d'ailleurs appelé à la rescousse l'ancien président Barack Obama et ses incontestables talents oratoires pour mobiliser ses troupes.
L'ancien et l'actuel présidents démocrates doivent apparaître ensemble samedi pour un meeting en Pennsylvanie, Etat extrêmement disputé.