Paul Njoroge a perdu son épouse, ses trois enfants et sa belle-mère lorsque le 737 MAX d'Ethiopian Airlines s'est écrasé au sol en Ethiopie le 10 mars dernier peu après son décollage, tuant ses 157 occupants.
Il témoignait mercredi à Washington devant une sous-commission de la Chambre des représentants, pendant une audition sur la sécurité aérienne.
"Trois semaines après la mort de ma famille, de manière honteuse, d'après ce que j'ai appris depuis", a dit M. Njoroge, "Boeing a détourné son attention des causes fondamentales du crash, qui sont les défauts de conception du 737 MAX et du MCAS, et a commencé à parler d'+erreur d'un pilote étranger+".
Les deux catastrophes survenues à des 737 MAX, en Ethiopie et en Indonésie, ont fait 346 morts. Le MCAS, un système anti-décrochage, est mis en cause.
Pour M. Njoroge, l'attitude de Boeing a détourné l'attention de la nécessité de "corriger les vraies causes des accidents" et constitue "une insulte envers l'humanité".
En juin, un politicien américain a évoqué une responsabilité de l'équipage dans le crash survenu en Ethiopie, une accusation que le président d'Ethiopian Airlines a rejetée comme "sérieusement mal informée".
"Boeing et ceux qui le défendent veulent détourner l'attention de leur recherche obstinée de profits à court terme et non de la sécurité, et ils la mettent sur des pilotes étrangers", a estimé M. Njoroge.
"On ne devrait pas permettre à Boeing d'agir comme une simple compagnie d'investissement recherchant des bénéfices pour gonfler les dividendes des actionnaires aux dépens de la sécurité et de la qualité", a-t-il encore déclaré.
Au moment du crash d'Ethiopian Airlines, les pilotes étaient déjà inquiets du niveau de sécurité du 737 MAX après l'accident survenu en octobre 2018 en Indonésie à un appareil de ce type appartenant à la compagnie Lion Air, qui avait fait 189 morts.
Avec AFP