Le régulateur explique dans une lettre datée du 13 mai et consultée lundi par l'AFP, que pour être "réaliste", il ne fallait pas attendre la certification de l'appareil avant "mi-2023" ou plus tard dans l'année 2023.
Le constructeur avait déjà prévenu qu'il s'attendait à recevoir le feu vert de la FAA fin 2023 pour cette nouvelle version de son long-courrier 777.
Son action reculait tout de même de 3,2% à la mi-séance à Wall Street lundi dans le sillage de la publication de cette lettre, dévoilée en premier lieu dimanche par le Seattle Times.
La FAA y rappelle avoir discuté au cours de "nombreuses réunions" de la préparation du 777-9, l'une des deux versions du 777X, au cours des neuf derniers mois et "considère que l'appareil n'est pas prêt" à recevoir la TIA (Type Inspection Authorization).
Ce feu vert est délivré lorsque l'examen des données techniques requises est terminé ou est suffisamment avancé pour estimer que l'appareil examiné satisfera aux réglementations applicables.
Or dans le cas du 777-9, la FAA juge que la procédure sur ces données techniques n'est pas assez "mature".
Le régulateur met notamment en avant un problème sur un vol d'essai en décembre 2020 sur lequel il estime n'avoir pas recu toutes les informations sur la façon dont Boeing avait l'intention de rectifier le tir.
Il évoque aussi dans la lettre la "possibilité que le nombre de vols d'essai de certification requis soit augmenté".
"La FAA n'approuvera aucun avion à moins qu'il ne réponde à nos normes de sécurité et de certification", a assuré l'agence dans un message transmis à l'AFP.
"Nous soumettons l'avion à un programme d'essais complet pour démontrer sa sécurité et sa fiabilité et travaillons pour ce faire sur un processus de développement rigoureux pour nous assurer que nous répondons à toutes les exigences applicables", a réagi Boeing lundi.
Le constructeur assure continuer à communiquer "en toute transparence" avec la FAA et les autres régulateurs dans le monde sur la certification de l'appareil.
Les appareils développés par Boeing sont particulièrement surveillés par les autorités de supervision après les deux accidents de 737 MAX ayant fait 346 morts à quelques mois d'intervalle en 2018 et 2019.