Amnesty International (AI) serait parvenu à cette conclusion au terme de trois missions de recherche en 2015. Dans un rapport rapport intitulé ''Cameroun. Les droits humains en ligne de mire. La lutte contre Boko Haram et ses conséquences'', l’ONG de défense des droits humains décrit comment Boko Haram a tué au moins 380 civils depuis janvier 2014.
Amnesty note également que les forces de sécurité camerounaises, par une réaction brutale et des conditions de détention inhumaines, ont provoqué des dizaines d'autres morts. Elles auraient attaqué des villages, détruisant des maisons, tuant des civils et arrêtant plus de 1.000 suspects, dont certains n’étaient âgés que de cinq ans.
« Boko Haram a exporté sa violence au Cameroun, et les civils sont de plus en plus souvent en ligne de mire », déclare Alioune Tine, directeur pour l’Afrique centrale et de l’Ouest à Amnesty International.
« Les attaques de Boko Haram sont épouvantables, et il faut faire plus pour protéger les civils et traduire tous les coupables de ces crimes devant la justice. Il est toutefois choquant qu'une armée censée protéger les civils contre Boko Haram ait elle-même commis des atrocités », ajoute le responsable d’Amnesty dans un communiqué.