Partis de petits villages frontaliers, des combattants de Boko Haram ont lancé mercredi, aux environs de 5 heures du matin, heure locale, une contre-attaque meurtrière à Fotokol. Ils ont investi des mosquées avant la prière musulmane du matin, tuant des dizaines de civils et incendiant la grande mosquée de la ville."Ils ont égorgé beaucoup de gens", rapporte Abafani Moussa, un habitant musulman de Fotokol joint par VOA Afrique.
Après trois heures de combat, Les djihaistes ont été repoussés par les soldats camerounais et l'armée tchadienne.
Gamboru est séparée de Fotokol par un grand pont surplombant la rivière frontalière. L'armée tchadienne ratissait les quartiers, à la recherche d'islamistes embusqués.
La veille, dans leur première offensive terrestre au Nigeria, les soldats tchadiens ont chassé les islamistes de de Gamboru. L'armée tchadienne a mené cette attaque depuis Fotokol après de violents bombardements aériens et d'artillerie sur Gamboru, dévastée et désertée par la population.
Selon l'état-major tchadien, les combats de mardi avaient fait neuf morts et 21 blessés côté tchadien, et plus de 200 morts dans les rangs des insurgés.
Les attaques incessantes de Boko Haram, qui contrôle plusieurs localités dans le Nord-est du Nigeria, menacent l'équilibre régional en pesant sur les frontières du Cameroun, du Niger et du Tchad. Depuis lundi, près de quatre à cinq cent véhicules de l’armée tchadienne dont des tanks ont pris position entre Mamori et Bosso dans l’extrême Sud-est du Niger. Ces deux bourgades sont séparées du Nigeria par la Komadougou Yobé, une petite rivière qui sert de frontière entre les deux pays. Boko Haram avait pris contrôle des localités nigérianes de Malam Fatori et Damasak, deux villes bombardées la semaine dernière par l'armée tchadienne. Ce qui pourrait annoncer l’ouverture d’un second front au Nigéria. De leur côté, les combattants islamistes ont pris position sur la rive nigériane de la Komadougou Yobé. Selon des témoins à Bosso, située juste en face de Malam Fatori, ceux-ci disposent de pick-up équipés de batteries anti-aériennes.
La France, très présente dans la zone sahélienne avec l'opération militaire Barkhane basée à N'Djamena, soutient l'action tchadienne avec des missions de reconnaissance aériennes, précisant que du renseignement était délivré aux pays impliqués dans la lutte contre Boko Haram.