"Les forces tchadiennes étaient là (...) mais ça fait à peu près six mois qu'elles se sont redéployées dans leur pays", a déclaré devant le Parlement Barkaï Issouf, le ministre nigérien chargé des Relations avec les institutions.
Le ministre s'exprimait devant une centaine de députés qui ont avalisé la reconduction de l'état d'urgence dans la région de Diffa (sud-est), confrontée depuis deux ans aux atrocités de Boko Haram, et dans celles de Tillabéri et Tahoua (ouest), théâtres d'attaques meurtrières de groupes jihadistes venus du Mali.
"Les forces tchadiennes se sont redéployées depuis six mois" et "nos forces sont en train de maintenir la sécurité" de la zone, a expliqué le ministre.
A l'appel du président nigérien Mahamadou Issoufou, N'Djamena avait envoyé plusieurs centaines de soldats en renfort dans la zone de Bosso, après une attaque de Boko Haram qui avait fait 26 morts - 24 soldats nigériens et deux soldats nigérians - et 111 militaires blessés.
Il s'agissait d'une des attaques les plus meurtrières de Boko Haram au Niger depuis que ce pays lutte contre ce groupe jihadiste (février 2015).
La semaine passée, une source sécuritaire avait affirmé à l'AFP que "le retrait" tchadien s'était "fait de façon progressive" et que "les derniers soldats tchadiens" étaient "partis récemment".
Barkaï Issouf a assuré que "le combat contre Boko Haram" serait "mené avec tous les pays" de la force régionale créée en 2015 par les pays riverains du lac Tchad: Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun.
Il estime que "les capacités de Boko Haram sont réduites" et que le groupe "n'est plus en mesure de mener des attaques frontales contre l'armée" nigérienne.
"Il y a une accalmie", mais "il faut y veiller et être vigilant", a prévenu Lamido Moumouni, un député de Diffa.
Depuis décembre 2016, 160 combattants nigériens de Boko Haram ont déposé les armes et se sont rendus aux autorités nigériennes, selon elles. Ces repentis sont internés dans un camp d'accueil où ils doivent subir un programme de déradicalisation puis bénéficier d'une amnistie avant de retrouver leurs proches.
"Il faut qu'on fasse extrêmement attention" à cette forme de repentance, a averti Yacouba Soumana, député et ex-gouverneur de Diffa. "Un prêcheur" membre de Boko Haram s'était "repenti après avoir juré sur le Coran", et "trois mois après il est retourné" aux côtés des jihadistes "avec une vingtaine de jeunes (recrues) de Bosso", une ville nigérienne près du lac Tchad, a-t-il raconté.
En plus de Boko Haram, le Niger et le Tchad sont également sont confrontés à d'autres groupes armés jihadistes.
Avec AFP