"Nous avons envoyé ces lettres, mais nous n'avons pas encore reçu de réponse", a déclaré à l'AFP M. Thilo Marauhn, vice-président de cette Commission. Selon Médecins sans frontières, ces courriers "sont une première étape, indispensable pour pouvoir mener une enquête indépendante sur l'attaque" qui a fait 22 morts le 3 octobre. "Nous avons reçu des excuses et des condoléances mais ce n'est pas suffisant. Nous n'avons toujours aucune explication quant aux raisons pour lesquelles un hôpital bien connu et rempli de patients et de personnel médical a été bombardé, de manière répétée, et pendant plus d'une heure", a encore répété le Dr Joanne Liu, présidente de MSF.
Les raids aériens américains du 3 octobre ont détruit le bâtiment principal du centre de traumatologie de MSF à Kunduz."Nous devons savoir si les règles de la guerre ont changé, pas seulement pour Kunduz, mais aussi pour la sécurité de nos équipes qui travaillent dans des hôpitaux situés sur des lignes de front, partout dans le monde", a ajouté le dr Liu. La Commission internationale humanitaire d'établissement des faits, un dispositif prévu par les Conventions de Genève qui fixent les règles du droit humanitaire pour les guerres, est le seul organe permanent pour enquêter sur les violations du droit international humanitaire. Bien qu'existant sur le papier depuis 1977, elle n'a à ce jour jamais été utilisée. MSF a commencé à travailler en Afghanistan pour la première fois en 1980, et a ouvert le centre de traumatologie de Kunduz en août 2011.
Le président américain Barack Obama a présenté ses excuses à MSF, mais l'ONG continue à demander une enquête internationale indépendante sur ce bombardement, assurant ne pas faire confiance à celle menée par le Pentagone.
Avec AFP