Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Bras de fer Merkel-Macron pour la présidence de la Commission


La chancelière allemande Angela Merkel et le président de la France, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse à Berlin, le lundi 29 avril 2019. (Photo AP / Michael Sohn)
La chancelière allemande Angela Merkel et le président de la France, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse à Berlin, le lundi 29 avril 2019. (Photo AP / Michael Sohn)

Angela Merkel et Emmanuel Macron ont affiché mardi leurs divergences sur le choix du prochain président de la Commission européenne, deux jours après l’explosion du duopole conservateurs-socialistes au Parlement de Strasbourg à la faveur des élections européennes.

La chancelière allemande a confirmé son soutien au conservateur allemand Manfred Weber, candidat du Parti populaire européen (PPE), auquel participe sa formation (CDU), avant le début d’un Conseil européen informel à Bruxelles.

Le président français, dont les députés La République en marche iront grossir un pôle centriste à Strasbourg autour de l’ancien groupe libéral pour peser sur les choix, a au contraire répété son refus du système du “Spitzenkandidat” (tête de liste).

Ce dispositif porterait le Bavarois Manfred Weber à la tête de l’exécutif européen s’il parvient à réunir une majorité -illusoire à ce stade - au Parlement européen, ne devait pas s’appliquer automatiquement et que le prochain président de la Commission devait refléter l’équilibre politique de la nouvelle assemblée.

Emmanuel Macron est allé plus loin, citant trois autres candidats ayant selon lui l’expérience et la crédibilité requises pour briguer la succession de Jean-Claude Juncker : la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager, le négociateur en chef pour le Brexit Michel Barnier et l’ancien diplomate néerlandais Frans Timmermans.

Il faut que les candidats “incarnent” les ambitions européennes, “qu’ils aient l’expérience pour le faire puisque ce sont des responsabilités éminentes au niveau européen qui supposent d’avoir des expériences soit dans son pays soit déjà en Europe”, a-t-il dit avant le début du Conseil.

Ces critères disqualifieraient Manfred Weber, qui n’a jamais été ministre dans son pays ni commissaire européen.

Les vingt-huit chefs d’Etat et de gouvernement ne devraient pas débattre des candidats eux-mêmes ce mardi mais du processus par lequel ils veulent arrêter leur choix, si possible fin juin, avant de le proposer au vote du Parlement européen, et des priorités de la prochaine Commission.

“D’abord le fond, puis les personnes”, a résumé le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.

“Nous n’allons pas choisir M. ou Mme Europe aujourd’hui”, a dit le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel.

WEBER PRÊT À “TOUS LES COMPROMIS”

Manfred Weber a déclaré mardi que le PPE était prêt à “tous les compromis nécessaires” pour la désignation du chef de l’exécutif européen.

Le PPE a remporté les élections européennes mais enregistré un net recul en nombre de sièges qui l’obligera à composer avec au moins deux autres blocs - au lieu d’un seul auparavant - pour s’assurer une majorité dans l’assemblée communautaire.

Une majorité de groupes du Parlement ont dans le même temps demandé aux dirigeants des pays membres de respecter le principe du “Spitzenkandidat”. Frans Timmermans est le “Spitzenkandidat” du groupe social-démocrate et Margrethe Vestager celle du groupe centriste libéral.

Outre la désignation du prochain président de la Commission, les dirigeants des Vingt-Huit débattront des autres postes-clés qui seront à pourvoir dans les prochains mois : les présidences du Conseil européen et de la Banque centrale européenne et le poste de ministre européen des Affaires étrangères en particulier.

La formule du “Spitzenkandidat” a été imposée en 2014 par le Parlement européen à des gouvernements majoritairement hostiles à ce mode de nomination qui les dépossède d’une partie de leur pouvoir.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE peuvent en effet nommer un autre candidat mais les députés ont alors le pouvoir de refuser d’investir la nouvelle Commission, une menace suffisante pour être dissuasive.

Avec Reuters

XS
SM
MD
LG