L’opposition estime que le "vivre-ensemble" est une diversion du pouvoir. Le dialogue inclusif ne peut être remplacé par une simple formule, affirme le président de la plate-forme IDC, René Serge Blanchard Oba : "nous ne demandons que le dialogue".
"Le pays ne vit plus, le pays est en arrêt", poursuit-il, ajoutant que "depuis toujours nous vivons ensemble dans ce pays. Ce n’est pas en se mettant ensemble autour d’un champagne qu’on va régler les affaires du pays".
Pourtant, ce ne sont pas les mots qui manquent à la majorité présidentielle pour expliquer le concept de "vivre-ensemble", préféré aujourd’hui au dialogue politique.
Selon Didier Clotaire Boutsindi, il s’agit d’abord de se côtoyer avant d’ouvrir un dialogue. "Pour le moment, le problème ce n’est pas le dialogue, mais le vivre ensemble, se faire confiance. Si on ne se fait pas confiance, le dialogue n’arrange rien", indique-t-il, convaincu que le concept sera la recette qui va tempérer les acteurs politiques.
Cette explication ne rassure pas la société civile. À la Commission Justice et paix de l’Eglise catholique, on appelle au respect des lois.
"Le respect de la légalité constitutionnelle est notre combat. Nous sommes embêtés par ces dialogues à répétition et maintenant le vivre ensemble", affirme l’abbé Félicien Mavoungou, coordonnateur de cette commission.
À Brazzaville, l’idée de "vivre-ensemble" fait son petit chemin. Le maire de la capitale, Hugues Ngouelondele, a réussi à réunir quelques acteurs politiques de la majorité et de l’opposition dans un hôtel de la place.
La présidente de la plate-forme Frocad, Claudine Munari, a promis de se rendre à ces rencontres le jour où "tous les prisonniers politiques seront libérés".
Désormais, le projet est soutenu par le Premier ministre, Clément Mouamba.