"L'accord de retrait est et reste le meilleur moyen d'assurer un retrait ordonné du Royaume-Uni de l'UE. Le backstop (la disposition pour éviter le retour à une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord) fait partie de l'accord de retrait et l'accord de retrait n'est pas ouvert à la renégociation", a affirmé le président du Conseil européen Donald Tusk.
"Les conclusions du sommet européen de décembre sont très claires sur ce point", a-t-il rappelé.
La position des 27 partenaires du Royaume Uni n'a pas varié d'une virgule. Elle a été réaffirmée après l'annonce par la Première ministre britannique Theresa May de son intention de demander la renégociation de l'accord et le vote par les députés britanniques d'un amendement exigeant de modifier la disposition sur le filet de sécurité prévu pour l'Irlande.
Donald Tusk s'est entretenu avec les chefs d'Etat ou de gouvernement des Etats membres des 27 pays de l'UE pour confirmer la position commune. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le négociateur en chef Michel Barnier ont également été consultés.
Jean-Claude Juncker s'exprimera mercredi à 15H30 heure locale (14H30 GMT) devant le Parlement européen réuni en session plénière à Bruxelles, a fait savoir son entourage.
Emmanuel Macron a le premier soutenu mardi que l'accord de retrait était "le meilleur possible" et n'était "pas renégociable", de Nicosie où il participe à un sommet des pays du sud de la Méditerranée.
Le chef de l'Etat français a appelé le gouvernement britannique a "rapidement présenter" au négociateur en chef de l'UE Michel Barnier "les prochaines étapes qui permettront d'éviter une sortie sans accord que personne ne souhaite, mais à laquelle nous devons tous malgré tout nous préparer".
- "Promesses irréalisables" -
Donald Tusk a repris l'appel. "Nous continuons d'exhorter le gouvernement britannique à clarifier dès que possible ses intentions en ce qui concerne les prochaines étapes", a-t-il dit.
"Si les positions du Royaume-Uni pour le futur partenariat devaient évoluer, l'UE serait prête à reconsidérer son offre et à adapter le contenu et le niveau d'ambition de la déclaration politique, tout en respectant ses principes établis", a-t-il annoncé.
"Si le Royaume-Uni présente une demande de prorogation motivée, les 27 membres de l'UE seront prêts à l'examiner et à prendre une décision à l'unanimité. Les 27 membres de l'UE prendront leur décision en tenant compte des raisons et de la durée d'une éventuelle prorogation, ainsi que de la nécessité d'assurer le fonctionnement des institutions de l'UE", a-t-il averti.
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney a rappelé que "le filet de sécurité avait été convenu entre l'UE et le Royaume-Uni en tant que police d'assurance pour éviter une frontière dure dans tous les cas de figure".
"Il est nécessaire et les événements de ce soir à Westminster (au Parlement britannique) n'incitent pas a changer cela", a-t-il souligné dans un message sur twitter
Les premières réactions des groupes politiques du Parlement européen, qui doit donner son aval à l'accord de retrait, ont été sévères pour Theresa May.
"Nous ne mettrons pas en danger l'accord du Vendredi Saint (en Irlande) ou le marché unique", a averti le groupe socialiste et démocrate.
"Nous avons travaillé de manière constructive et responsable pour atténuer les pires conséquences du Brexit", a souligné son chef de file, l'Allemand Udo Bullman.
"Aujourd'hui, Theresa May n'a pas fait de même. Encore une fois, elle s'est pliée aux extrémistes de son parti et a offert des promesses irréalisables plutôt qu'un véritable leadership", a-t-il déploré.
"La préservation de la paix en Irlande conformément à l'accord du Vendredi Saint doit rester une priorité absolue et nous exhortons les négociateurs à faire preuve de prudence afin de ne pas compromettre cet accord", ont pour leur part exhorté les dirigeants des partis écologistes d'Irlande et d'Irlande du Nord.
Avec AFP