Censé quitter l'Union européenne le 29 mars, le Royaume-Uni est en plein flou quant à la forme que prendra ce divorce historique, les députés britanniques ayant massivement rejeté le 15 janvier l'accord négocié pendant de longs mois avec Bruxelles par Theresa May.
La dirigeante conservatrice tente désormais d'obtenir de Bruxelles des concessions susceptibles de recueillir l'aval des parlementaires, mais les discussions buttent toujours sur la question du filet de sécurité irlandais.
Alors que la Chambre des Communes se penchera jeudi sur la stratégie à suivre, James Brokenshire a indiqué dimanche sur la BBC que le gouvernement comptait proposer au Parlement de débattre à nouveau des différentes options possibles pour le Brexit d'ici la fin février, si aucun accord remanié n'a pu être trouvé d'ici là, une manière pour l'exécutif de conserver la main sur le processus.
Le calendrier initial proposé par le gouvernement prévoyait que, faute d'accord d'ici à mercredi, les députés devaient voter jeudi sur la suite à donner au Brexit.
"Nous aurons évidemment un débat au Parlement (la semaine prochaine), avec une motion qui sera présentée - une motion importante que le gouvernement présentera", a déclaré M. Brokenshire. "Mais je pense qu'il est également important de souligner que le gouvernement s'engagera à ce que si (un nouveau) vote (sur l'accord de Brexit) n'a pas eu lieu d'ici au 27 février, nous permettrons la présentation d'une autre motion".
Le Labour, principal parti d'opposition au Royaume-Uni, a aussitôt dénoncé une manoeuvre visant à gagner du temps pour acculer les députés à un choix "binaire" entre l'accord de Brexit de Theresa May et un "no deal", soit une sortie sans accord, scénario redouté par les milieux économiques.
Theresa May "prétend qu'elle fait des progrès alors qu'en réalité, elle joue la montre", a déclaré Keir Starmer, le responsable du Brexit au sein du Labour, dans le journal The Sunday Times. "La semaine prochaine, le Parlement doit dire +ça suffit+ et prendre le contrôle de ce qui se passe", a-t-il ajouté.
Dimanche également, la Première ministre a répondu à une lettre que lui avait adressée le chef des travaillistes, Jeremy Corbyn, dans laquelle il indiquait que son parti soutiendrait l'accord de divorce sous certaines conditions, notamment que le pays reste dans une union douanière.
Theresa May, dans une lettre également, publiée par Downing Street, propose de nouvelles discussions avec les travaillistes, notamment pour étudier des "arrangements alternatifs" afin de régler le problème du filet de sécurité irlandais.
Cette disposition, très critiquée au Royaume-Uni, figure dans l'accord de retrait comme un dernier recours destiné à éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande après le Brexit.
Avec AFP