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Theresa May de retour à Bruxelles pour renégocier le Brexit


La Première ministre Theresa May à Londres, le 11 mai 2017.
La Première ministre Theresa May à Londres, le 11 mai 2017.

La Première ministre britannique Theresa May remet le cap sur Bruxelles mercredi, en quête de modifications de l'accord de Brexit déjà conclu avec l'UE, mais devrait de nouveau se heurter à des Européens inflexibles.

Mme May doit s'entretenir à 18H30 (17H30 GMT) avec le président de la Commission Jean-Claude Juncker. "Nous aurons une discussion amicale, mais je n'attends pas de percée", a prévenu ce dernier mardi, bridant tout optimisme.

Aucune rencontre n'est prévue avec le président du Conseil européen Donald Tusk. Celui-ci avait choqué au Royaume-Uni en promettant une "place spéciale en enfer" pour ceux qui avaient promu le Brexit sans plan pour le réaliser.

A moins de six semaines de la date officielle du divorce, la crainte d'une rupture sans accord se renforce, faute de solution à la question controversée du "filet de sécurité" censé éviter le retour d'une frontière physique en Irlande.

La dirigeante britannique réclame des "changements contraignants" de ce dispositif honni des "Brexiters". Elle espère ensuite obtenir un feu vert de ses parlementaires au traité de divorce, après le rejet cinglant essuyé en janvier.

Ce "filet de sécurité" ("backstop" en anglais) prévoit le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE.

Il ne serait déclenché qu'en dernier recours, si les deux parties ne trouvaient pas de meilleure solution après le Brexit pour éviter le retour redouté d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

- "Pas de renégociation" -

Au Royaume-Uni, les partisans d'une rupture nette avec l'UE y voient un "piège" qui risque de garder leur pays arrimé éternellement au bloc continental. Mme May cherche donc à les rassurer en obtenant des garanties de Bruxelles sur le caractère conditionnel et temporaire de cette mesure qu'elle avait acceptée.

Mais le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, "a réitéré que les 27 ne rouvriraient pas le traité de retrait" négocié avec Mme May, a prévenu mardi le porte-parole de la Commission Margaritis Schinas.

Les Européens ne peuvent "pas accepter de donner une limite dans le temps au +filet de sécurité+, ni de clause de sortie unilatérale" de ce dispositif, a-t-il poursuivi.

L'UE est en revanche prête à "retravailler" la déclaration politique qui accompagnera le traité de retrait, et dont l'objectif est de tracer les grandes lignes de la relation que veulent bâtir les deux parties après leur divorce.

"Nous attendons que Theresa May vienne avec des propositions précises après nous avoir dit qu'elle avait des choses à nous dire", a lancé mardi à Bruxelles la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau.

- "Sang-froid" -

Mme May "n'a pas donné de signal qu'elle voulait un report du Brexit" au-delà du 29 mars, a ajouté Mme Loiseau, insistant sur le fait qu'il y aurait des conditions posées par l'UE si un tel report était demandé par Londres.

"Une prolongation n'aurait de sens que s'il y avait de nouvelles idées substantielles sur la table", a renchéri son homologue allemand Michael Roth, appelant lui aussi "urgemment à des propositions réalistes" de Londres.

"Le problème de fond, c'est que Theresa May n'a pas de mandat parlementaire. Et on ne pourra vraiment négocier avec elle que lorsqu'elle en aura un, ce qui nous amène en mars", a estimé une source diplomatique.

Mme May "n'a de majorité pour rien" dans son propre pays, a abondé une autre source diplomatique. "Il y a encore une cacophonie incroyable en Grande-Bretagne, et donc l'UE ne voit pas la nécessité de faire un pas vers les Britanniques à ce stade".

Avec la pression croissante d'un possible divorce sans accord, "il va falloir beaucoup de sang-froid pendant un mois: le premier qui cligne des yeux a perdu", a commenté un troisième diplomate.

Les deux parties disent vouloir éviter un "no deal", source d'incertitudes du côté de l'UE et aux effets potentiellement dévastateurs pour l'économie du Royaume-Uni, où les annonces de fermetures d'usines ou relocalisations d'entreprises se multiplient depuis plusieurs mois.

Avec AFP

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