"La punition collective des civils palestiniens par l'usage illégal de la force par Israël est un crime de guerre", a déclaré M. Ramaphosa dans ses propos liminaires à cette réunion du bloc de cinq pays (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), à laquelle doit notamment participer le président russe Vladimir Poutine et le chinois Xi Jinping.
"Le refus délibéré de fournir des médicaments, du carburant, de la nourriture et de l'eau aux habitants de Gaza équivaut à un génocide", a ajouté M. Ramaphosa. "Nous demandons instamment à la communauté internationale de convenir d'actions urgentes et concrètes pour mettre fin aux souffrances à Gaza et ouvrir la voie à une résolution juste et pacifique de ce conflit", a-t-il plaidé, établissant une liste de ces actions proposées.
Outre un cessez-le feu "immédiat et complet", il a demandé le déploiement d'une force rapide des Nations unies, pour "surveiller la cessation des hostilités" et "protéger les civils". Il a aussi plaidé pour que "tous les pays" fassent "preuve de retenue et cessent d'alimenter ce conflit, notamment en "cessant de fournir des armes aux parties".
Xi Jinping a appelé de son côté à une "conférence internationale pour la paix" pour trouver "une solution juste à la question de la Palestine".
"Injustice historique"
Pretoria avait annoncé lundi cette réunion extraordinaire des Brics, qui militent pour un équilibre mondial moins influencé par Washington et l'UE, à l'issue de laquelle ses dirigeants "devraient adopter une déclaration commune". "Chacun de nos pays a manifesté sa profonde inquiétude face à la mort et à la destruction à Gaza", a encore déclaré M. Ramaphosa. "Cette réunion doit nous inciter à unir nos efforts (...) pour mettre fin à cette injustice historique", a-t-il insisté.
L'Afrique du sud est l'un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la bande de Gaza, en représailles aux sanglantes attaques en Israël menées le 7 octobre par le Hamas, qui contrôlait alors Gaza. M. Ramaphosa avait demandé vendredi avec quatre autres Etats une enquête à la Cour pénale internationale (CPI) sur cette guerre.
Pretoria a aussi annoncé au début du mois avoir rappelé ses diplomates en poste en Israël pour des consultations. Et lundi Israël a annoncé le rappel de son ambassadeur en Afrique du Sud. Pretoria est depuis longtemps un fervent défenseur de la cause palestinienne, l'ANC, son parti au pouvoir depuis l'élection de Nelson Mandela en 1994, dressant souvent des parallèles avec sa propre lutte historique contre l'apartheid.
La Chine, qui soutient aussi une solution à deux États et réclame un cessez-le-feu immédiat depuis le début de la guerre, avait déjà appelé lundi la communauté internationale à "agir d'urgence" pour mettre fin à la "catastrophe humanitaire" à Gaza.
Côté russe, Vladimir Poutine s'efforce de se présenter comme le champion de la lutte contre l'hégémonisme américain, inscrivant son assaut contre l'Ukraine dans cette perspective. Le Kremlin appelle à un cessez-le-feu à Gaza et répète que la seule manière d'aboutir à une paix durable au Proche-Orient est la création d'un Etat palestinien.
M. Poutine estime que les Etats-Unis sont responsables du conflit meurtrier en cours, et les accuse d'avoir monopolisé le processus de paix israélo-palestinien des années durant sans jamais réussir à trouver de solutions.
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