Les ressortissants ont été accueillis à leur arrivée par des membres du gouvernement et des parents émus et visiblement soulagés. Selon le gouvernement Burkinabè, dans les jours à venir, d’autres vols de rapatriement seront organisés afin de permettre à des Burkinabè de regagner leur pays.
Le 21 février, le président Saied a affirmé que la présence en Tunisie de "hordes" d'immigrés clandestins provenant d'Afrique subsaharienne était source de "violence et de crimes" et relevait d'une "entreprise criminelle" visant à "changer la composition démographique" du pays.
Comme c'est le cas de ressortissants d'autres pays, ces Burkinabè sont désormais chez eux. Étudiants ou travaillant dans d’autres secteurs, ils étaient nombreux ces Burkinabè à regagner le pays.
"Suite au propos du Président on était obligés de rester à la maison deux semaines sans sortir et il y a d’autres qui n’avaient pas de provisions. Ceux qui sont sortis se sont faits agressés. Il y a d’autres qui n’ont pas pu terminer leur formation", a déclaré Rasmata Bikienga, une burkinabè de retour.
"Après le discours du Président Kaïs Saïed, c’était devenu comme une chasse aux noirs. Après le discours, il y a eu des tunisiens qui ont agressés des noirs. D’autres étaient obligés de fuir de chez eux. D’autres ont été poignardés", affirme Ismaël Nango, un autre burkinabè.
"Cela n’a pas été facile. Nous on demande au gouvernement s’il peut nous soutenir on va faire deux jours sinon ce n’est pas facile. Notre bailleur nous a chassé. On a fait 17 jours à l’ambassade. Les tunisiens refusent que les noirs travaillent avec eux. J’ai fait 1 an 5 mois. Nous n’avons pas de métiers spécifiques. On fait n’importe quel travail", a déploré Inoussa Guébré.
Le ministre délégué en charge de la Coopération régionale, Jean Marie Karamogo Traoré a estimé que c’est un choc pour ces Burkinabè.
"C’est très difficile de faire une situation en ce moment mais c’est certainement des projets qui sont en stand-by. Ce sont des gens qui travaillaient qui ont dû suspendre pour regagner leur pays. Je ne pense pas que dans une telle situation on peut avoir un moral au top. Ils sont fatigués. Je pense qu’ils ont besoin d’un endroit assez calme", a-t-il dit.
"Ça n'a pas été facile. On a beaucoup souffert. On a perdu nos emplois et on a été chassés de nos logements. On a dormi 17 jours à l'ambassade du Burkina avant d'être rapatriés ce soir", a déclaré l'un d'eux, Inoussa Guiebre, l'air apaisé. "J'ai fait 17 mois en Tunisie où j’exerçais de petits métiers. Je ne demande que le soutien des autorités pour pouvoir m'occuper ici dans mon pays car c'est fini l'aventure", a-t-il ajouté.
La Guinée a organisé le premier vol de rapatriement de ses ressortissants le 1er mars, avant le Mali et la Côte d’Ivoire qui, depuis le 4 mars, a accueilli au total 725 personnes, selon le ministre délégué aux Affaires étrangères, Kacou Adom.