Une Commission constitutionnelle a été mise en place au Burkina en vue de rédiger dans les "60 jours", un "avant-projet" de Constitution pour le passage du pays à la cinquième République, a annoncé jeudi le gouvernement.
Cette Commission, dont les membres n'ont pas encore été nommés, sera "chargée de proposer, dans un délai de 60 jours au plus, un avant-projet de Constitution pour le passage à la cinquième République", souligne un communiqué.
Ce changement de République avait été arrêté dans la "Charte de la transition" signée par les partis politiques, la société civile et les forces de défense et de sécurité au lendemain de la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne.
M. Compaoré, ancien officier, était arrivé au pouvoir par un putsch en 1987. Réélu à quatre mandats successifs depuis 1992 après le retour à l'ordre constitutionnel, il avait tenté de se maintenir au pouvoir à la fin de son dernier quinquennat alors prévu en novembre 2015 en tentant de modifier la Constitution en 2013. Cette tentative a été finalement fatale à son régime.
L'actuelle Constitution du Burkina Faso a été adoptée le 11 juin 1991 sous le président Compaoré à la sortie de plus d'une décennie de régime d'exception, le pays étant confronté régulièrement à des coups d'Etat.
Début novembre, les députés du Conseil national de la transition (CNT), l'assemblée intérimaire mise en place après la chute de M. Compaoré, ont adopté un amendement constitutionnel qui verrouille le nombre de mandats présidentiels.
L'amendement ajouté à l'ancienne disposition constitutionnelle stipule que "le président du (Burkina) Faso est élu au suffrage universel direct, égal et secret pour un mandat de cinq ans. Il est rééligible une seule fois".
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, élu fin novembre, s'était engagé à écrire une nouvelle Constitution en vue du passage à la 5e République afin de "tourner définitivement la page Compaoré, car l'actuelle Constitution a été écrite avec l'influence des tenants du pouvoir d'alors".
AFP