"Nous exigeons la libération sans condition de nos camarades de Fada N'Gourma", à 280 km à l'est de Ouagadougou, a déclaré Issiaka Kaboré, 47 ans, membre des Koglwéogo de la bourgade de Nagréongo à une soixantaine de km au nord-est de Ouagadougou.
Les Koglwéogo, "protection de l'environnement" en langue nationale mooré, réclament la libération de dix de leurs camarades incarcérés à Ouagadougou.
Ces dix Koglwéogo sont notamment accusés de "coups et blessures volontaires" et "séquestration" pour avoir interpellé un présumé voleur qu'ils ont passé à tabac.
Des centaines de membres de ces groupes d'auto-défense ont bloqué à l'aide de troncs d'arbres et de grosses pierres la route nationale 4 (RN4) menant au Niger, au Bénin et au Togo provoquant une file de véhicules sur au moins deux kilomètres.
Sur la route nationale 1, reliant Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, d'autres groupes avaient bloqué tôt le matin la route ralliant la Côte d'Ivoire et le Mali.
L'opinion burkinabè est assez divisée sur les Koglwéogo, des groupes d'auto-défense crées par des habitants des villages et des villes de plusieurs régions du pays pour lutter contre les voleurs et les coupeurs de route.
Leurs actions sèment la controverse car ils s'adonnent à de nombreuses violations des droits humains, arrêtant, tabassant et dépouillant quotidiennement des personnes présumées avoir commis des vols ou de petits larcins.
Le gouvernement reste évasif sur la question appelant à la fois les Koglwéogo à se "soumettre à l'Etat de droit" mais refuse de les dissoudre malgré leurs exactions.
"On ne peut pas dissoudre ce qui n'est pas légal", a réagi le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré fin février appelant les Koglwéogo à "se conformer aux lois de la République".
Avec AFP