Le nouveau chef d’état-major de l’armée burkinabè, le général Gilbert Ouedraogo, nommé début octobre, a été chargé mardi de "réorganiser" les forces de défense et de sécurité pour plus d’efficacité dans la "guerre" contre les jihadistes dont les attaques endeuillent régulièrement le pays.
"Nous attendons du nouveau chef d’état major général des armées qu’il remobilise les troupes et réorganise l’ensemble des forces pour les relancer de manière beaucoup plus efficace dans la lutte contre cette menace qui évolue et pour laquelle nous devons nous adapter en permanence", a déclaré le ministre délégué à la Défense nationale, le général Barthélémy Simporé, à l’issue d’une sobre cérémonie de passation.
Nommé le 6 octobre par le président Roch Marc Kaboré, le général Ouedraogo succède au général Moise Miningou qui a passé moins de trois ans à la tête de l'armée burkinabè.
Si aucune explication officielle n'a été donnée, ce remplacement à la tête des forces armées est intervenu deux jours après une attaque d'envergure contre le détachement de Yirgou (nord). Quatorze militaires ont été tués et sept blessés lors de cette attaque.
"Gardons constamment à l’esprit que nous sommes en guerre", a déclaré le nouveau chef d’état major.
"Ce n’est pas l'apanage des seules forces de défense et de sécurité, encore moins des forces armées nationales. C’est l'affaire de tous. Chaque Burkinabè pris individuellement est un acteur-clé de la lutte. Engagez-vous, chacun avec les armes dont il dispose, pour ramener les frères égarés à la raison et à déposer les armes", a-t-il ajouté.
Pays sahélien pauvre, le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières de groupes jihadistes affiliés à l'Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, visant civils et militaires.
Ces attaques, parfois mêlées à des violences intercommunautaires, ont fait environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.