C’est une course contre la montre qui est engagée. Depuis le 16 avril, huit travailleurs de cette mine sont ensevelis sous terre, suite à des inondations. Depuis, les recherches se poursuivent sans relâche. Des machines continuent de pomper l’eau.
À ce jour, deux voies de pompage sont opérationnelles. Mais il faut une troisième pour aller plus vite. Une première chambre de refuge a été retrouvée mais il n’y avait personne. Les secouristes fondent beaucoup d’espoir sur la deuxième chambre de refuge.
"Le 23 quand nous sommes arrivés, le niveau de l’eau était à 520. Or aujourd’hui nous avons déjà amorcé les strates. Chaque strate compte 30m. Nous avons déjà amorcé la strate de 580. Il ressort clairement que la chambre sur laquelle nous portons beaucoup d’espoir se retrouve sur la partie de cette strate. Le pompage a mis beaucoup de temps parce qu’il y avait beaucoup de jonctions, d’intersections", a déclaré Bassolma Bazié, ministre du Travail.
"Les délais qu’on donne, nous ce n’est pas ce qui nous convient. Nous nous aurions souhaité qu’à l’instant même où nous parlions, que ceux qui sont sur la fosses nous appellent pour nous dire que les frères ont été libérés. Nous ne sommes pas à des questions de délais, nous sommes à des questions d’exiger une rapidité, d’exiger à aller vite", a affirmé le ministre du Travail, Bassolma Bazié.
Les familles attendent et gardent espoir
A quelques kilomètres de Perkoa, là où les huit travailleurs sont coincés, les parents des victimes passent toute la journée au haut-commissariat de Reo. L’attente est longue, et même très longue. Cela fait maintenant près d’un mois, qu’ils n’ont plus de nouvelles de leurs proches. Sur les visages, la tristesse, la désolation, mais aussi, l’espoir.
"On ne peut pas perdre espoir. Jusque-là ils sont à pied d’œuvre pour sauver nos jeunes frères. Ils nous ont rassuré qu’il y a des chambres de refuges à l’intérieur. S’ils ont pu s’intégrer, on ne perd pas espoir. On y croit toujours", a déclaré David Bakouala, frère aîné d’un des mineurs coincés.
Le QG de la cellule de crise se trouve au commissariat de Reo. Les autorités font ici des points quotidiens aux familles des victimes.
"On vient ici le matin et on repart le soir. Nous avons dit que tant que nos parents ne sont pas là, nos frères bloqués dans la mine ne sont pas là, nous n’allons pas repartir dormir à la maison. Ce n’est plus trop loin de la chambre de refuge. Ils entament le niveau 580. C’est à ce niveau que se trouve la chambre de refuge. Nous avons de l’espoir", a dit Antoine Bama, le porte-parole des familles des victimes auprès des autorités.
Il participe à toute les rencontres de la cellule de crise mise en place par le gouvernement
"Je suis vraiment triste. Je ne savais pas qu’on pouvait atteindre jusqu’à aujourd’hui sans avoir de leurs nouvelles. On prie Dieu pour qu’il nous aide à retrouver mon mari. Dans mes prières je lui parle et Dieu peut lui transmettre mon message. Je lui qu’il me manque beaucoup, je ne peux pas rester sans lui. Il ne faut pas qu’il me laisse ainsi. Je suis d’ailleurs enceinte", a expliqué Aïcha Kinda, épouse d’un des mineurs.
Il y a quelques jours, ces parents des mineurs s’étaient fâchés contre les responsables de la mine."On était fâchés contre les responsables de la mine qui souvent ont négligé les opérations de sauvetage. Et on est venus voir les autorités pour nous faire entendre", se rappelle David Bakouala.
C’est une course contre la montre qui est lancée pour retrouver les huit travailleurs: six Burkinabè, un Zambien et un Tanzanien. Les autorités assurent que les équipes de sauvetage ont presque atteint la deuxième chambre de refuge qui suscite tous les espoirs.
Lamine Traoré, envoyé spécial à Perkoa et Reo