La controverse porte sur la dissipation par la justice d’une somme de 900 millions de FCFA, compris dans une saisie de numéraires auprès de l’ancien directeur général des douanes Ousmane Guiro. Ce dernier est jugé depuis 2011, notamment pour faits de corruption.
Le procureur général Laurent Poda est monté au créneau mardi pour expliquer qu’il s’agissait plutôt de la réintroduction de la totalité de l’argent saisi dans le circuit financier, et que si les conditions de détention « durent longtemps, les billets peuvent se retrouvés détériorer du jour au lendemain ».
Des numéraires censés être sous scellés ne le serait plus, selon le journal Le Soir, qui levait le lièvre il y a quelques jours. Sur sa page Facebook, le journal a accusé la justice d’avoir soustrait une partie de l’argent revenant à un prévenu, déclenchant la nervosité du procureur général qui a tenu à être clair sur cette nouvelle affaire.
Pour Laurent Poda, en attendant le dénouement du procès du douanier Ousmane Guiro, la somme des 900 millions dont il est question n’est pas allée dans des poches indélicates, comme l’écrit pourrait le laisser penser : « Je ne sais pas si c’est parce que c’est le parquet qui a ordonné la réintroduction dans le circuit financier qui pose problème (…) franchement moi j’ai pris ma décision et j’ai dit que j’assume. »
Le procureur souhaitait ne pas laisser la rumeur prendre le pas sur la réalité. L’argent en question est la propriété d’Ousmane Guiro, ancien directeur général des douanes, épinglé en possession de près de 2 milliards en numéraires et condamné à la prison avec sursis en 2015 pour corruption et violation de la législation douanière.
Après une première décision judiciaire favorable au prévenu, le parquet s’était pourvu en cassation, gelant la remise des biens du prévenu. Le parquet vient officiellement d’annoncer un fait, l’argent gardé sous scellé depuis 2011 circule bien déjà dans le circuit monétaire, en attendant la reprogrammation du dossier à une date non encore définie.