"Nous sommes inquiets de ce que notre pays qui était un havre de paix et d'harmonie entre des dizaines d'ethnies se retrouve aujourd'hui le théâtre d'affrontements qu'on ne saurait trop qualifier et qui mettent en face l'une de l'autre, certaines communautés", a déclaré le chef de file de l'opposition, Zéphyrin Diabré, après plus d'une heure d'échanges avec le président Kaboré, sur la tenue prochaine d'un dialogue politique.
"Il faut les (affrontements) condamner mais appeler les Burkinabè à avoir le sens de l'unité et de l'union. A ce niveau, il y a une responsabilité collective de tous, mais il y a une responsabilité particulière qui est celle du gouvernement que nous voulons exhorter à faire en sorte que l'Etat et l'Etat de droit prévalent dans cette situation'', a ajouté Zéphyrin Diabré.
Soixante-deux personnes ont été tuées entre dimanche et mardi lors d'attaques jihadistes suivies d'affrontements intercommunautaires à Arbinda (nord), frontalière du Mali.
Confronté depuis quatre ans à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, le Burkina Faso enregistre également des affrontements intercommunautaires.
Début janvier, 48 personnes selon le gouvernement et plus de 200 selon la société civile, avaient été tuées lors de représailles contre la communauté peule, après l'attaque du village de Yirgou (centre) attribuée aux jihadistes.
"Nous sommes un Etat de droit qui est organisé et appuyé sur un certain nombre de piliers dont la justice et qui dicte que s'il y a un certain nombre de comportements qui sont répréhensibles, et il y en a, il faut que ce soit fermement puni par la loi. C'est quand on le fait ainsi qu'on a la chance de ne pas les voir se répéter", a-t-il souligné.
Dans un communiqué, le président burkinabè a appelé les populations au calme et à la retenue et à "se départir de toute tentative de justice sommaire".
"Des instructions fermes ont été données aux Forces de défense et de sécurité pour qu'elles renforcent la sécurité des populations desdites localités".
"Une enquête sera diligentée sur les circonstances de ces événements, afin que les coupables subissent la rigueur de la loi", conclut-il.
Ces violences se sont produites quelques jours à peine après le massacre de quelque 160 habitants peuls au Mali voisin le 23 mars.