Dimanche soir, Alassane Bala Sakandé a "été finalement autorisé à regagner son domicile", sans poursuites, après avoir passé la journée à la gendarmerie, a indiqué le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dans un communiqué transmis à l'AFP.
Il avait "été arrêté à son domicile tôt le matin du dimanche 27 mars par des éléments de la gendarmerie," avaient affirmé ses avocats Antoinette Ouédraogo et Dieudonné Willy. Selon le MPP, il lui a notamment été reproché "d'avoir organisé une conférence de presse qui constituerait un activisme politique débordant du parti".
Le 24 mars, M. Sakandé, président de l'Assemblée nationale au moment du coup d'Etat, avait appelé à la "libération immédiate" de M. Kaboré, en résidence surveillée depuis le putsch du 24 janvier estimant que celle-ci avait les allures d'une "détention".
"S'il y a des restrictions aux mouvements et activités des partis politiques il serait indiqué que cela soit porté à la connaissance de tous", a réclamé lundi le MPP.
Accusé de ne pas avoir su endiguer la violence jihadiste qui mine le pays, M. Kaboré a été renversé par une junte militaire conduite par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd'hui chef de l'Etat.
Il est placé depuis en résidence surveillée à Ouagadougou, dans des "conditions de plus en plus durcies", selon son parti. Lors de leur dernière visite, il y a une semaine, les émissaires ouest-africains avaient pu s'entretenir avec lui et avaient trouvé qu'il avait "bon moral".
Vendredi, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a sommé le Burkina Faso de libérer M. Kaboré de façon "inconditionnelle et sans délai".