Les résultats définitifs seront prononcés par le Conseil d'Etat après la période de contentieux ouverte pour une semaine.
Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, le parti présidentiel) a obtenu 11.167 conseillers élus sur 19.222 postes à pourvoir, arrivant loin devant l'Union pour le progrès et le changement (UPC) qui a remporté 3.051 sièges de conseillers, a proclamé la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
L'UPC conserve son rang de principal parti d'opposition, après la deuxième place occupée par son président Zéphirin Diabré lors de l'élection présidentielle de novembre.
Le parti fondé en janvier 2014 par le président Kaboré a gagné la quasi-totalité des grandes villes du Burkina et dirigera ainsi les mairies de Ouagadougou, Bobo Dioulasso (deuxième ville du pays), Banfora et Koudougou (Ouest), Ouahigouya (Nord), Fada N'Gourma (est), Gaoua (sud-ouest).
Seule la ville de Dori, chef-lieu de la région du Sahel à la frontière entre le Niger et le Mali, est susceptible de lui échapper.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du président déchu Blaise Compaoré arrive loin derrière en troisième position avec quelques 2.134 postes de conseillers municipaux.
Le CDP avait régné pendant vingt ans sur la quasi-totalité des conseils municipaux depuis la communalisation du Burkina Faso en 1995. De nombreux observateurs pariaient sur un score plus honorable du CDP dont le gros de l'électorat est basé dans les zones rurales.
L'Alliance pour la démocratie et la fédération/rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), alliée du CDP du temps de sa toute puissance s'est littéralement effondrée en remportant seulement 317 conseillers, devancée par le Nouveau temps pour la démocratie (NTD) proche de la majorité actuelle qui a eu 605 sièges et de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), 453 sièges, de l'ex chef de la diplomatie de Compaoré, Djibrill Bassolé, actuellement en prison.
Le taux de participation se situe à 47,65%, le plus faible jamais enregistré depuis l'organisation de scrutins municipaux au Burkina Faso. Au total, 5,5 millions de Burkinabè étaient appelés aux urnes dimanche pour élire près de 20.000 conseillers municipaux à repartir dans les 368 communes urbaines et rurales que compte ce pays pauvre d'Afrique de l'ouest.
Ce scrutin était destiné à clore définitivement la transition ouverte après la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne.
Au total, trois communes rurales représentant moins de 1% des communes et groupant quelques 20.000 électeurs n'ont pu voter à cause de violences politiques et du saccage du matériel électoral des commissions électorales locales.
Avec AFP
Reportage de Zoumana Wonogo, correspondant de VOA-Afrique à Ouagadougou