Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, un économiste qui a fait carrière à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (Bcéao), a formé mardi 12 janvier un cabinet de 29 membres dont quatre secrétaires d'Etat.
Aucun militaire ne figure dans ce gouvernement où le ministère de la Défense et des Anciens combattants revient au président lui-même, Roch Kaboré.
Sept femmes occupent des portefeuilles dans ce gouvernement dont celui de l'Economie, des Finances et du Développement décerné à Hadizatou Rosine Coulibaly Sori.
L'ancien maire de Ouagadougou Simon Compaoré devient numéro 2 du gouvernement, chargé de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure.
Ancien apparatchik du régime Compaoré comme Roch Kaboré, Simon Compaoré est une des figures du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, parti de Blaise Compaoré avec lequel il n'a pas de lien de parenté) qui avaient quitté le parti pour former le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
Deux journalistes entrent dans ce nouveau gouvernement. L'ancien correspondant de RFI et promoteur de radio Omega, Alpha Barry est le nouveau ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l'extérieur. Rémi Fulgence Dandjinou, de la télévision privée Burkina Info, est nommé ministre de la Communication chargé des relations avec le Parlement.
Les Sankaristes, longtemps opposés au régime Compaoré, entrent dans le gouvernement.
Outre la stabilisation démocratique du pays, le gouvernement doit faire face au chômage massif et endémique des jeunes (les moins de 30 ans représentent jusqu'à 70 % de la population) et à la pauvreté dans un pays de plus de 17 millions d'habitants dont plus de 40 % vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Avec AFP