"Il y a un seul mandat international qui a été lancé pour l'instant dans le cadre du putsch. C'est contre Mme Fatou Diendéré", a déclaré à l'AFP le directeur de la justice militaire, le Colonel Sita Sangaré.
Ancienne maire de la commune de Baskuy, un arrondissement de la capitale, Mme Diendéré a ensuite été élue à l'Assemblée nationale en 2002, et réélue jusqu'en 2012 dans sa circonscription dans la province du Passoré (nord) pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Ce parti est celui de l'ancien président Blaise Compaoré, chassé par la rue lors de l'insurrection d'octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.
Réputée être une femme très influente et de caractère au sein de l'ex-majorité parlementaire, elle était une des figures du CDP. Sa candidature aux législatives avait été rejetée par le Conseil constitutionnel au même titre que celles d'une cinquantaine de ses camarades du parti parce qu'elle avait soutenu la réforme de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat.
"D'autres (mandats) sont en préparation car il faut procéder à toutes les vérifications pour avoir l'identité exacte de la personne", a poursuivi le magistrat-militaire M. Sangaré.
"Au moins quatre mandats d'arrêts internationaux sont en cours de préparation", a indiqué le colonel Sangaré sans citer les personnes concernées.
La justice militaire est chargée de l'enquête sur le coup d'Etat manqué perpétré le 17 septembre par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne du président Compaoré.
Une vingtaine d'officiers, majoritairement du RSP, parmi lesquels le chef des putschistes, le général Diendéré, et l'ex-chef de la diplomatie de Compaoré le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ont été arrêtés.
Le général Diendéré est poursuivi pour onze chefs d'inculpation dont celui de "crimes contre l'humanité", a indiqué vendredi la justice militaire.
Avec AFP