"C'est honteux ce qu'a proposé la Cédéao, j'ai honte d'être Africain", a déclaré Me Kam visiblement très en colère à l'énoncé de ce texte qui prévoit la participation aux élections des partisans du président Compaoré renversé l'an dernier par la rue.
Le "projet d'accord politique de sortie de crise" a été lu dimanche soir à l'hôtel Laico de Ouagadougou par un représentant de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Il prévoit notamment de maintenir les élections législatives et présidentielle mais surtout d'y inclure les candidats pro-Compaoré, qui en avaient exclus ces derniers mois suite à une loi votée par l'Assemblée intérimaire.
Me Kam est reparti sans faire plus de déclarations. "On a oublié les morts", a lancé une femme de son entourage alors qu'elle quittait l'hôtel avec d'autres représentants de la société civile.
Selon un bilan hospitalier, les violences qui ont accompagné le coup d'Etat ont fait au moins 10 morts et 113 blessés.
Me Kam est le porte-parole du "Balai citoyen", un mouvement en pointe dans le soulèvement populaire contre Blaise Compaoré en 2014 qui a mené à la chute de l'ancien président après 27 ans de pouvoir.